Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
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CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE,
a cherché à, les concilier avec l'économie ; de là, la com-
position mixte des paquets, stipulée invariablement presque partout, comme un point hors de discussion. On sait cependant que, par le seul fait de leur teneur
différente en carbone, le fer brut et le fer corroyé se soudent difficilement. Le premier arrive avant l'autre à la température qui conviendrait à son soudage sur luimême; celle qui convient à l'autre est trop élevée pour lui. Le marteau seul peut, et encore incomplétement , lutter contre cette difficulté ; quant au laminoir, il peut masquer les défauts de soudure, mais rien de plus. C'est ainsi qu'on a des champignons mal soudés, qui s'exfolient, effet qu'aggrave fréquemment le défaut de dureté
du corroyé; l'apparence peut être belle, les surfaces de roulement bien nettes, mais sous cette enveloppe se cachent de graves défauts. On a proposé quelquefois de recouvrir entièrement les paquets de fer corroyé, afin de protéger compléte-
Interposition de filets
de scories.
ment le fer brut contre les excès de température que l'autre redoute moins ; mais c'est sacrifier plus encore à l'apparence sans profit pour la qualité. 515. Sans doute, l'association de fers chimiquement différents n'est pas l' unique obstacle à une soudure irréprochable; avec des fers aussi impurs que le sont généralement les fers bruts pour rails, la continuité est souvent interrompue par des filets de laitier (i) ; de sorte que la mauvaise soudure tient non-seulement au défaut d'ho-
mogénéité, mais aussi pour une certaine part, à l'im(1) En tronquant les rails destinés aux expériences citées (171) de M. Weishaupt, on a remarqué que les burins en acier s'ébréchaient contre des filets de cette nature. Le même fait s'observe souvent dans les ateliers où on rabotte des rails par changements de voies.
ÉTABLISSEMENT DE LA VOIE.
RÉCEPTION DES RAILS. 497
pureté, mécaniquement plus encore que chimiquement, du fer brut qui forme la masse du paquet. Mais on sait que la présence d'une certaine quantité de laitiers n'est pas un inctnvénient aussi grave qu'on pourrait le
croire, parce qu'elle assure, du moins, le décapage des mises, et est, sous ce rapport, favorable à leur soudure.
L'emploi de fers de nature différentes est certainement la cause la plus grave d'un des vices capitaux des rails, leur mauvaise soudure. En formant les paquets exclusivement de fer n" 1, mais de fer n° 1 convenable-
ment épuré, ou naturellement assez pur, on pourrait probablement tout concilier : netteté des surfaces, dureté, soudure intime, économie, On retomberait, il est vrai, sous le coup de cette ancienne objection, qu'avec des paquets homogènes, le champignon se trouve formé précisément du fer le moins comprimé. C'est la considération par laquelle M. Coste prétendait justifier le profil rectangulaire du rail qu'il avait proposé pour le chemin de Saint-Étienne, profil qui n'a pas trouvé d'imitateurs. C'est par une combinaison convenable des cannelures qu'il faut assurer la compression à peu près uniforme du métal, et non au prix des conditions les plus essentielles d'une bonne répartition de la matière.
514. L'homogénéité, par l'emploi exclusif du fer n° 2, a certainement des avantages, mais ils ne paraissent pas être en rapport avec le surcroît, de dépense; il y a plus de quinze ans que ce coûteux expédient a été essayé et abandonné; les rails étaient parfaitement soudés, mais pas assez durs. M. Brunel y revient cependant pour l'exécution de ses commandes de rails à l'usine de Blaina, (pays de Galles); les pagne is
sont formés de 5 mises corroyées, ayant toute la largeur et la longueur du paquet. Cet habile ingénieur est donc partisan de l'homogénéité ; mais il ne paraît pas s'être autrement préoccupé de la réaliser_économiquement.
Paquets formés
entièrement le fer corroyé.