Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)

SUR LE PAYS MESSIN.

ÉTUDES GÉOLOGIQUES

559

Ces bancs offrent diverses variétés de calcaire ; la plus

la plupart à des coquilles détruites ; on y distingue fréquemment des empreintes qui appartiennent aux

cristalline qui présente quelques vides de forme irrégulière ; on y trouve aussi dés calcaires compactes, d'un blanc grisâtre à cassure esquilleuse ; enfin la variété à rognons siliceux se présente également à ce niveau. En continuant de s'élever dans le ravin, on ne tarde pas à atteindre les assises fossilifères qui paraissent y avoir été exploitées sur plusieurs points ; elles alternent avec des marnes et constituent la masse principale de cette partie de l'étage. Elles reproduisent le facies des couches mises à jour dans la tranchée de la gare de Faulquemont et renferment les mêmes fossiles socialis , l'ammonites nodosits , la terebratula vulgaris. On peut les suivre jusqu'à la ferme d'Itzing, qui est dominée au sud par un petit mamelon dans lequel se montrent avec beaucoup d'évidence des marnes d'un gris verdâtre qui constituent déjà la base du troisième étage. Ces marnes ne sont cependant pas immédiatement superposées aux assises à avicula sociafis. Entre les deux se trouvent intercalés des bancs calcaires qui, sous le nom de pierres de Servigny, jouent un rôle assez important dans l'art des constructions à Metz et aux environs ; on les emploie à faire des dalles et des marches d'escalier, usage auquel leur dureté et le poli qu'ils prennent les rend éminemment propres. La pierre de Servigny est une espèce de marbre formé -de deux variétés de calcaire, l'une d'un gris foncé, cristalline à grandes lamelles, l'autre grenue, à grains très-fins d'un gris clair ; elles sont mélangées sans ordre ; toutefois la première domine dans la pâte et la seconde n'y existe que sous forme de nids ou de petites veinules. La pierre contient des -vacuoles qui paraissent dues pour

espèces du muschelkalk. La roche ne renferme qu'une

commune est une roche d'un gris de fumée, semi-

très-petite quantité de magnésie qui provient vraisemblablement de la variété de calcaire grenue ; celle qui est lamellaire, paraît être du calcaire très-pur ; on la voit souvent former des cristaux qui vont en rayonnant à partir d'un centre. La pierre de Servigny forme de deux à quatre bancs épais de 5o ou 4o centimètres , au-dessous de calcaires dolomitiques marneux et gélifs qui renferment de nombreuses géodes tapissées de cristaux de chaux carbonatée et qui alternent avec des marnes grises. Elle nous paraît constituer l'équivalent de la pierre de Brouck qui est exploitée sur l'autre rive de la Nied, et dont nous

avons décrit le gisement dans notre mémoire sur le bassin de la Sarre. Ce rapprochement suffit pour mon-

trer que les bancs qui terminent le second étage du muschelkalk n'ont rien de bien déterminé dans leur facies, comme cela a lieu pour les autres assises de cet étage. La pierre de Servigny se montre cependant avec assez de constance dans le massif triangulaire de calcaire conchylien compris entre les deux Nieds ; elle y

est exploitée sur plusieurs points qui sont groupés à l'ouest du village de Servigny-les-Raville, le long des chemins qui mènent à Courcelles-Chaussy et à Frécourt.

Le troisième étage qui recouvre directement le calcaire de Servigny, commence, comme nous l'avons dit, par des marnes d'un gris verdâtre et il est terminé par

une série d'assises dolomitiques assez épaisses. Les marnes se montrent non-seulement entre laferme d' Itz in g

et la route où nous les avons déjà signalées, mais elles paraissent également sur les revers et dans toutes les