Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)

Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)

Page : Image 279

Révision de 11 janv. 2015 10:21:26, edited by Anonymes

546

ÉTUDES GÉOLOGIQUES

ronfle l'étage supérieur est tantôt marneuse, tantôt grenue : la première constitue des bancs bien réglés et assez développés qui ont jusqu'à un pied de puissance;

la seconde ne se rencontre qu'en assises extrêmement minces ou sous forme de rognons. En dehors de ces couches caractéristiques, le Keuper renferme encore quelques assises qui peuvent servir de points de repère, comme le grès, les minerais de fer, le gypse, le sel et la

mais elles sont bien moins constantes que

les premières : il y a même telle d'entre elles qui n'y

est qu'à l'état de dépôt extrêmement circonscrit, de forme lenticulaire. C'est à ces dernières assises, trèsvariables dans leurs allures et dans leur développement, que les marnes irisées doivent d'offrir des différences

assez notables de composition, en des points même très-rapprochés. Nous allons les suivre dans l'étendue

Marnes irisées

au sud de Faulquemont.

que notre carte embrasse, en allant de l'est vers l'ouest, et signaler, pour chaque région , les particularités qu'elles présentent. Le caractère le plus tranché du dépôt keupérien , à l'est de la saillie que le muschelkalk projette entre les deux Nieds, est, comme nous l'avons dit, d'avoir été profondément dénudé et d'étaler ses seules assises inférieures dans une grande plaine élevée en moyenne de 2 o mètres au-dessus du niveau de la mer. Cependant,

dans la partie la plus orientale de notre carte, au sud de Faulquemont , les deux étages se présentent d'une manière complète, tant à la base que sur les flancs d'un plateau que recouvre le calcaire à gryphies , et que la route de cette ville à Morhange traverse entre Chémery et Landroff. Les calcaires dolomitiques qui forment la transition entre le muschelkalk et les marnes irisées, se montrent à découvert clans les tranchées du chemin de Mainvillers , aussitôt qu'on a dépassé le

SUR LE PAYS MESSIN.

547

ruisseau qui vient de la ferme de Bonbaus ils sont grenus, grisâtres, et alternent avec des marnes d'un gris verdâtre. Ils 'sont recouverts par un dépôt mar:

neux assez puissant qui paraît 4, la surface du sol dans l'intervalle compris entre Mainvillers , Arriance, Herny et Many. Les marnes sont rudes au toucher; elles se délitent en fragments conchoïdes et présentent les bigarares de couleur qui sont habituelles à ce terrain : le rouge lie de vin, le gris, le gris verdâtre ou bleuâtre. Près de Mainvillers et dans la tranchée du chemin de fer voisine de la station d'Herny, elles sont traversées par de nombreux filets de gypse marneux. Il est aussi extrêmement fréquent d'y rencontrer des rognons de quartz grenu, gypsifère , qui sont caractéristiques de l'étage inférieur. Nous y avons trouvé, près d'Arriance, des rognons dolomitiques d'un gris nuancé de bleuâtre, qui sont assez denses et qui paraissent contenir du carbonate de fer, comme les minerais de Velving. Ces rognons renferment des moules très-nets d'une coquille bivalve qui appartient à une espèce de trigonie. Plus

au sud, dans les environs d'Arraincourt, d'Holacourt et de Vatimont, le grès keupérien qui fait partie de l'étage inférieur, acquiert un développement tout à fait anormal ; sa puissance ne peut être estimée à moins de 3o mètres. Le point où on peut le Mieux l'étudier est la route de Sarreguemines à Metz par Baronville , qui suit, à partir de Brulange , le cours de la Hotte. et qui s'élève ensuite, au travers des bois de Vatimont , jusqu'au village de ce nom, Il paraît dans de nombreuses tranchées ; il est peu consistant, d'un gris brunâtre, à grains quartzeux très-fins; il renferme des paillettes de mica. Quelques assises sont agglutinées par un ciment ferrugineux qui les colore en jaune ou en brun , elles contiennent des rognons d'hydrate de