Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
Page : Image 286
Révision de 9 janv. 2015 11:07:08, edited by Anonymes
SUR LE PAYS MESSIN. ÉTUDES GÉOLOGIQUES 560 nant de la destruction des coquilles qui y étaient abondantes , et qui appartiennent, comme celles de Flocourt , aux genres pleuromie , tornatelle , natice. La région comprise entre Charleville et Piblange est
également remarquable par le développement qu'y acquiert le grès keupérien. Il s'y présente en assises minces, mais sur une hauteur considérable«, et il forme
le sommet des collines qui dominent les villages
de
Guinkirchen , Megange et %range. Entre les deux premiers villages, il est de couleur grisâtre avec grandes
taches d'un rouge foncé. Au-dessus de Mégange , il s'élève jusqu'à la lisière du bois où il est exploité ; les assises supérieures sont là très-fissiles , de couleur lilas ou d'un brun rougeâtre ; elles renferment beaucoup de paillettes de mica. La partie inférieure contient au contraire quelques gros bancs qui sont peu agrégés. C'est au-dessous du grès, dans le coteau peu élevé compris entre Piblange et Bockange , que l'on a exploité jadis un gîte de combustible qui vient d'être repris pour la
pyrite qu'il renferme. Il a de 55 à 6o centimètres de puissance et forme un bassin extrêmement circonscrit qui ne s'étend pas même sous toute la surface du coteau dont il vient d'être question. La houille qu'on en tire est brillante, assez sèche ; elle est surtout remarquable par la proportion de pyrite qu'elle renferme et
qui atteint, sur certains points, jusqu'à 58 p. 100; celle-ci existe dans le gîte sous forme de petits rognons à texture fibreuse de la grosseur d'une noix et en particules indiscernables. La couche de combustible affleure, en face de Piblange,
un peu au-dessus du ruisseau de ce nom ; elle est immédiatement recouverte par le grès qui est ici peu développé , puis par des marnes lie de vin , bigarrées de gris qui renferment quelques rognons de gypse. La
561
dolomie moyenne couronne le sommet du coteau ; elle est grisâtre, à cassure lisse, extrêmement gelive , en assises bien réglées de m à 2 décimètres d'épaisseur; l'étage renferme des couches fossilifères analogues à celle de Flocourt ; ce qui tend à établir que la présence des fossiles à ce niveau dans la formation des marnes irisées est un fait assez général en Lorraine. Déjà nous avons signalé leur existence dans les rognons de minerai qui appartiennent, comme on sait, au même étage que la dolomie moyenne. Un puits de recherche foré près du chemin de Piblange à Bockange, non loin de ce der-
nier village, n'a traversé qu'un très-mince filet de houille ; en revanche, le grès s'y est montré plus développé que sur le revers opposé du coteau ; il est partagé en strates minces, qui sont couvertes d'empreintes
de la flore keupérienne. La fig. 6 , Pl. IX, donne la coupe du coteau de Piblange à Bockange et montre à combien de variations sont sujettes les assises qui composent le Keuper, même dans un rayon peu étendu. Dans la bande de terrain que nous venons de décrire, Disposition les marnes irisées s'appuient sur les pentes du plateau marnes irisées de muschelkalk tournées vers le nord-ouest ; elles pionde inuespelhaelukaai, gentd'une manière assez sensible dans cette direction.d
Les collines qu'elles constitue:nt, présentent des revers assez roides du côté où les couches viennent affleurer et elles s'abaissent légèrement (liu côté opposé. On peut remarquer cette disposition cU tns la côte de Mont, dans le massif qui s'étend entre Courcelles-Chaussy et Lan-
donvillers , dans la colline sur laquelle est bâtie la chapelle Saint-Jacques, au-de;ssus de Northen. Il en résulte que, lorsqu'on traverse; la bande, en marchant de niveau du sud-est vers le nord-ouest , on voit l'étage inférieur, puis le supérieur c' tisparaître progressivement. Ainsi, tandis qu'a Pont à Cl iaussy, sur la Nied française, TOME XI, 1857.
57