Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
Page : Image 334
Révision de 10 janv. 2015 14:38:06, edited by Anonymes
"eiee.P.5.,,e-Were
656
EXPLOSION D'UN TAMBOUR SÉCHEUR.
Le tambour a été construit par M. Bender, chaudronnier à Mulhouse, en 185o , et l'usage en a été autorisé par un arrêté préfectoral du 27 avril 1855; il n'avait pas été éprouvé ni timbré. Conformément aux prescriptions dudit arrêté, la soupape de sûreté dont son tuyau d'entrée est munie ne devait être chargée que d'un poids correspondant eJ2 atmosphères ; mais le tuyau de sortie de la à vapeur n'étant muni d'aucun robinet, l'appareil aurait
Effets
de l'explosion.
satisfait aux *conditions de sûreté ordinairement prescrites par l'administration, alors même qu'il n'y aurait eu aucune soupape. L'explosion a eu lieu le 9 septembre 1856, à 8 heures du matin ; le cylindre était en repos et les ouvriers se disposaient à lui faire prendre son mouvement de rotation.
La rupture s'est faite sur une longueur de om,54 suivant la génératrice passant par le milieu de la soudure; cette génératrice occupait, au moment de l'ac-
cident, à peu près sa position culminante. Les deux parties ainsi séparées ont été repliées en sens inverse de leur première courbure, des deux côtés du cylindre, et lancées avec violence jusqu'à ce que leurs extrémités fussent arrivées au sol. La rupture s'est faite dans le sens transversal, d'un côté suivant la circonférence de cercle passant par les centres des rivets qui reliaient la feuille à la cornière, et de l'autre suivant une courbe irrégulière, passant en moyenne à om,2 5 ou om,3o de l'extrémité du cylindre;
la partie qui est restée adhérente au fond de ce côté a, été relevée en pointe (fig. 12 et 15). La rupture a commencé évidemment à la place de la soudure, le cuivre y était aminci et son épaisseur était
presque nulle en plusieurs points de cette ligne, par
657
EXPLOSION D'UN TAMBOUR SÉCHEUR.
exemple au point P, qui est le correspondant du point P';
il était oxydé en d'autres ; la cassure était complètement noire sur une longueur de om,o65 de M en N et présentait quelques taches vertes de carbonate de cuivre.
Les deux parties de la feuille de cuivre rabattues ont
été lancées avec assez de violence pour briser d'un côté : i° un ventilateur formé de deux ailes en bois, porté au centre par une pièce carrée en fer de 0',020 de côté, et 2° une traverse en bois de om,167 de hauteur sur om,16 de largeur.
De l'autre côté, une pièce en fonte dite élargisseur, dont l'axe circulaire, également en fonte, a om,o55 de diamètre.
Les vitres, non-seulement du local où est placé l'appareil, mais de plusieurs des ateliers voisins et même d'un autre bâtiment ont été brisées. Les ouvriers occupés auprès de cet appareil étaient au nombre de deux ; heureusement ils ne se trouvaient pas devant le cylindre, à la place qu'ils occupent ordinairement pendant la rotation de cet appareil ; aucun n'a été atteint, mais l'un d'eux, un jeune garçon, a été
renversé par la commotion, et en a été quitte pour quelques légères contusions à la tête, occasionnées par sa chute.
Il résulte de leur déclaration, que la soupape de sûreté adaptée au tuyau d'entrée s'était soulevée quelques instants avant l'accident. Fait à Mulhouse, le ..2o septembre 1856.
Le garde-mines, Signé DiiannAcri. Vii: L'ingénieur des mines Signé D. Jurrna. Vu : L'ingénieur en chef des mines Signé A. DAUDRÉE.
'rom xi, 1857.
43