Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
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termédiaires que j'ai attribués à la zone de contact des deux nappes fluides existant au-dessous de la croâte terrestre. D'ailleurs, M. Bunsen me paraît avoir pris pour type normal des masses trachytiques , non pas la roche prin-
répandues dans la plupart des régions volcaniques. Alors, à la vérité, il n'y aurait plus eu lieu de supposer tous ces mélanges de roches trachytiques et de roches pyroxéniques dans les proportions les plus
cipale, mais une variété extrême, que l'on pourrait nommer ullrasiliceuse : il lui assigne, en effet, une
Du reste, la manière :d'interpréter les inégalités de composition des roches ignées de la même famille ne constitue qu'un simple détail de mon mémoire; ces inégalités ont pu être le résultat de différentes causes, soit de phénomènes de liquation, soit de mélanges; et
teneur en silice égale à 76,67., c'est-à-dire supérieure
à celle de l'immense majorité, non-seulement des grandes masses trachytiques , mais des granites euxmêmes ; ce qu'il choisit pour type ne me paraît pas se rapporter aux trachytes mêmes, mais se rapprocher des porphyres trachytiques , des perlites et des obsidiennes , c'est-à-dire des variétés aphaniques ou cornpacto-vitreuses de la famille trachytique , variétés qui se distinguent, comme on peut le voir dans mon tableau
de la composition élémentaire des roches, par leur richesse exceptiennelle en silice. Les caractères minéralogiques eux-mêmes me semblent confirmer ce rapprochement, car M. Bunsen dit au commencement de
son mémoire (p. 216), que « ces roches sont, en gé-
néral, amorphes, ou présentent du moins tous les caractères d'une parfaite homogénéité. » M. Bunsen cite, du reste, des échantillons qui lui ont offert des teneurs en silice notablement moindres, et qui me paraîtraient se rapprocher davantage du trachyte nor-
mal; mais il les envisage comme des mélanges de masses trachytiques et de masses pyroxéniques. Bien que les formations trachytiques de l'Islande paraissent être , en général, plus siliceuses que celles
d'autres contrées, il m'eût semblé plus rationnel de prendre pour type de composition du trachyte normal, non une variété extrême, mais une composition moins
différente de celle des roches trachytiques les plus
- Il
DE PÉTROLOGIE COMPARÉE.
APPENDICE A L'ESSAI
variées.
ce dernier cas paraît avoir lieu plus particulièrement dans les formations modernes, qui sont fort souvent le produit du remaniement ou de la refonte de roches
ignées préexistantes, comme je l'ai fait observer dans mon mémoire, en citant des faits sur lesquels M. Abisch a été l'un des premiers à appeler l'attention. Bref, j'admets la possibilité du mélange de diverses masses pyrogènes, mais sans attribuer à cet ordre de faits le caractère d'universalité qui forme le trait spécial du mémoire de M. Bunsen. Quant aux expériences ingénieuses qu'il a exécutées pour expliquer la composition des fumarolles et les effets des geysers de l'Islande, ainsi que l'origine des minéraux hydrosilicatés , elles me paraissent jeter un grand jour sur ces phénomènes et sur le mode de formation des roches amygdaloïdes zéolithiques. Toutefois, je suis porté à croire par mes propres observations sur le gisement des zéolithes que ces substances, de même que d'autres groupes de minéraux, ont pris naissance dans des conditions trèsdiverses; mais ce n'est pas ici le lieu de discuter cette question.
En résumé, les points essentiels de mon travail sur les roches d'origine ignée sont tout à fait distincts et indépendants des recherches, du reste fort intéres-