Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)
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MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE. ROCHES TRAPPÉENNES.
gné de chaux carbonatée, mais qui ne s'est pas combiné avec la chaux. Cette circonstance est très-importante à mentionner, parce qu'elle démontre que la craie au contact du trapp a cristallisé sans exercer, pour ainsi dire, d'action sur le silex avec lequel elle était en contact. Or, dans la cuisson de la chaux, le silex se combine directement, sur une petite épaisseur, avecla chaux qui lui est contiguë. Quand on l'attaque ensuite par un acide, on en sépare de la silice gélatineuse : par conséquent, on ne peut pas supposer que la craie ait été amenée par le trapp à l'état de fusion ignée, ni même que sa température ait été aussi élevée que celle des fours à chaux. Quoique le silex soit extrêmement compacte, on Carbonates.
vient de voir qu'il peut être légèrement imprégné de chaux carbonatée.
Chaux carbonatée apathique.
Quelquefois même, il a subi une pseudomorphose extrêmement remarquable. On observe, en effet, que tout en conservant sa forme, le silex de la craie d'Irlande perd peu à peu sa silice qui est remplacée par de la chaux carbonatée spathique. Cette chaux carbonatée est transparente comme le
spath d'Islande, et, quand la métamorphose est corn, plète , elle présente des clivages parallèles dans toute l'étendue du silex, dont elle conserve entièrement la forme (PI. IV, fig. 24). La pseudomorphose du silex en spath calcaire s'observe entre Glenarn et Cairnlough. Il est très-vraisemblable qu'elle doit être attribuée au trapp, cril du moins à des sources minérales qui auraient accompagné son éruption. On comprend, en effet, que le silex peut avoir été dissous par des eaux chargées de
carbonates alcalins et remplacé peu à peu par de la
Zéolithes.
chaux carbonatée qui, arrivant lentement, a dû cristalliser. Ici encore le métamorphisme n'a pu s'opérer que par voie humide. Les exemples que je vais citer maintenant montre-
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ront que le silex est quelquefois imprégné de zéolithes près du contact du trapp avec la craie. A Bushmill, entre Portrush et la Chaussée des Géants, à côté d'un dyke de trapp se délitant en sphéroïdes, j'ai trouvé un silex blanc et poreux qui m'a paru devoir être examiné. Ce silex est léger, car sa densité est seulement de... 2,50. Il est recouvert et pénétré par l'argile ferrugineuse, bleuâtre, de laquelle j'ai déjà parlé antérieurement; elle a rempli ses cavités les plus grandes. A l'intérieur du silex, on voit des nodules radiés ayant une couleur blanc mat et tapissant des cavités microscopiques. Il m'a semblé qu'il s'était formé une
zéolithe dans ces cavités, et, dans le but de vérifier cette hypothèse, j'ai fait un essai de ce silex blanc. J'ai trouvé qu'il contient 4,24 d'eau. De plus, il s'attaque fortement par l'acide chlorhydrique ; il donne un résidu consistant en silex et en silice, lequel pèse... 91,00. La liqueur acide contient de l'alumine, de l'oxyde de fer, de la chaux et un peu d'alcali. L'oxyde de fer est simplement mélangé.
Je pense donc que le silex blanc de Bushmill est complètement imprégné par une zéolithe fibreuse; cette zéolithe est vraisemblablement de la stilbite. Le développement d'une zéolithe dans l'intérieur de ce silex est d'autant plus remarquable, que la craie au
contact du filon n'a pas été altérée, et que certaines cavités du silex ont été remplies par de l'argile. On voit donc encore, par ce nouvel exemple, que les zéolithes se produisent, même dans des circonstances où un calcaire très-pur, comme la craie, n'a pas pu cristalliser; par suite , voilà une preuve nouvelle que leur formation n'exige pas une température élevée.
L'étude des zéolithes développées dans les roches calcaires et gypseuses m'a déjà conduit, à plusieurs reprises, à la même conclusion(S 68 et 79).