Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)
Page : Image 138
Révision de 26 janv. 2015 19:20:14, edited by Anonymes
248
93.
Zéolithes.
MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.
la rencontrer dans toutes les roches qu'elles empâtent ou qu'elles recouvrent. Si les grès métamorphosés au contact des roches trappéennes sont assez rarement imprégnés de carbonates, ils sont, au contraire, très-souvent pénétrés par des zéolithes. La présence de cristaux nets et reconnaissables de zéolithes est cependant accidentelle, et généralement les grains de la roche siliceuse sont seulement cimentés par une pâte qui présente les mêmes propriétés que les zéolithes. Comme ce métamorphisme est très-habituel pour les grès, il importe de l'étudier avec le plus grand soin ; je vais donc le considérer à différents degrés d'intensité. Il est d'ailleurs assez complexe, surtout quand il est trèsénergique ; car alors le grès a pris une couleur blanche
et une structure plus ou moins vitreuse, indépendamment de ce qu'il s'y est développé des zéolithes. Je commence par quelques gisements d'Allemagne qui sont bien connus : la roche trappéenne est ordinairement le basalte, et le grès métamorphosé est quartzeux, plus ou moins argileux ; c'est le grès bigarré. Basalte
et Grès bigarré.
Wildenstein. - Le gisement de Wildenstein , près de Bildingen. est tout à fait classique ; aussi son étude offre-t-elle un intérêt tout particulier (1). Le basalte traverse et enveloppe le grès bigarré qui a été métamorphosé et qui a pris sur une grande échelle la structure prismatique. Basalte. - Ce basalte est noirâtre ou noir bleuâtre.
Il contient du péridot, mais en petite quantité. Il est très-amygdalaire. Sa perte au feu peut être très-consi-
dérable, car dans l'échantillon que j'ai examiné, qui était en contact avec le grès, elle s'est élevée à... 8,42, (I) Na,umann. Lehrbuch der Geognosie, t. I, p. 773, Von Le,onhard. Die Basaltgebilde, t. It, p. 551 et
TRAPPEENNES.
249
Comme il ne renferme qu'une trace de carbonate, cette perte est essentiellement due à de l'eau. Le basalte a pénétré intimement le grès dans lequel il forme des veines, des nodules, ou des brèches composées de fragments anguleux de grès et de basalte.
Grès normal.- Le grès normal de Wildenstein est quartzeux. Il a généralement une couleur rouge uniforme; quelquefois il est veiné ou tacheté. Il appartient au grès bigarré. Grès métaMorphique. - Le grès métamorphique se divise en prismes droits ou courbes, dont la longueur dépasse quelquefois 2 mètres. Quant à leur largeur, elle présente seulement une section de quelques centimètres.
Ce grès a perdu sa couleur rouge près du contact avec le basalte ; il est devenu blanc, légèrement grisâtre
ou bleuâtre. On y observe aussi de petites veines noi-
râtres qui lui donnent la structure jaspée; elles sont quelquefois dues à la pénétration du basalte ; mais le plus souvent elles résultent du métamorphisme des veines argileuses que renferme le gt:ès. Entre les prismes
il s'est déposé, par infiltration, de l'hydroxyde de fer, ainsi que des dendrites d'oxyde de manganèse.
Le grès de Wildenstein est très-fragile, sonore, à cassure aiguë et esquilleuse. Il a beaucoup d'éclat. Au premier abord, on est tenté de le regarder comme une roche homogène et vitrifiée; aussi le désigne-t-on souvent sous le nom de thermantide. Mais lorsqu'on l'examine à la loupe, on reconnaît que c'est seulement dans certaines parties qui sont au contact immédiat du ba-
salte qu'il s'est formé un verre réticulé et noirâtre. Dans toutes les autres parties, le grès est blanc, et on y distingue toujours plus ou moins la structure arénacée. Il a été imprégné par une zéolithe qui s'est infiltrée entre les grains de quartz hyalin. Près du basalte cette zéolithe forme un ciment con-