Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)
Page : Image 195
Révision de 29 janv. 2015 20:49:25, edited by Anonymes
362
ÉTUDE DES HOUILLES DIVERSES
étaient conservées dans des flacons imparfaitement fermés par des bouchons de liège, ayant été soumises à de nouvelles analyses, ont présenté la même composition que celle qu'on leur avait trouvée il y a vingt ans. Donc, dans les conditions où elles ont été conservées , elles n'ont subi aucune décomposition spontanée, appréciable à une analyse délicate. » Ensuite, ce savant cite deux expériences de fabrication de gaz faites, l'une avec de la gailleterie de Mons
en magasin depuis plus de dix mois, l'autre avec du poussier de houille du bois de Saint-Ghislain ; on a obtenu du bon coke et un rendement de gaz satisfaisant, l'essai fait sur des criblures de houille provenant du criblage de gaillettes tamisées, et qui séjournaient depuis plusieurs années, en tas, dans les cours de la manufacture de Sèvres, a donné également un bon résultat en coke et en gaz.
« En résumé, termine M. Regnault, nous ne nions pas que certaines houilles, principalement celles qui
CONSOMMÉES SUR LE MARCHÉ DE PARIS.
M3 3
Le coke pour locomotives est au contraire fabriqué dans des fours où l'air pénètre, et c'est le gaz que dégage la houille et une portion même du carbone fixe qu'elle renferme qui, en brûlant, développent la chaleur nécessaire à la carbonisation ; on comprend donc .que les houilles, telles que celles de Jolimet et Rouige, que nous avons essayées, et qui sont de même nature que celles du bois de St-Ghislain qu'a essayées M. Regnault, donnent, après une exposition de plusieurs mois à l'air, un coke mal formé dans des fours ; tandis que si elles avaient été carbonisées dans une cornue, elles eussent pu donner du gaz abondamment et du coke bien formé. L'expérience faite en grand sur les houilles menues du bois de Saint-Ghislain ne prouve donc rien contre nos résultats.
Quant aux expériences faites sur des gaillettes de Mons ou menus, provenant du même charbon, elles n'ont rien non plus de concluant par le même motif; il
venons de citer, et qui a été faite spécialement pour cet
est probable d'ailleurs que ces charbons proviennent de mines où il n'y a point de grisou, et, nous l'avons dit plus haut, nous n'avons point recherché si ces houilles subissent une perte par leur exposition à l'air. Enfin, quant aux analyses faites sur des échantillons renfermés dans des bouteilles depuis vingt ans, et ana-
objet, montre que cette altération n'est pas sensible
lysées déjà il y a vingt ans, on ne peut tirer de leur
pour les houilles de Mons, même au bout de dix mois. »
concordance une autre conclusion que celle qu'en tire lui-même M. Regnault, savoir : que dans les conditions où ces houilles ont été conservées, elles n'ont subi aucune décomposition spontanée, appréciable à une ana-
)) renferment des pyrites ou des schistes se délitant facilement à l'air, ne puissent s'altérer à la longue et devenir impropres à la fabrication avantageuse d'un coke de bonne qualité ; mais l'expérience que nous
Nous ne saurions admettre dans toute sa généralité la conclusion que M. Regnault tire des faits qu'il expose. Observons d'abord que la fabrication du coke de gaz s'opère dans des conditions toutes différentes de celles du coke pour locomotives; dans le premier cas, on opère
en vase clos, le charbon est dans une cornue chauffée par un foyer ; quelle que soit la nature de la houille, elle est toujours portée à la même température.
lyse délicate.
Mais, en admettant même que l'analyse fût parfaite,
il faudrait encore qu'on eût opéré d'abord sur des échantillons fraîchement extraits de la mine. Or si l'on examine la provenance des divers échan-