Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)
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MÉTAMORPHISME DE LA RUCHE ENCAISSANTE.
ROCHES TRAPPÉENNES.
dans la variété cristalline qui est au contact immédiat de la dolérite à laquelle elle passe. Le jaspe de Portrush paraît homogène ; mais en l'exa-
minant avec plus de soin, on reconnaît que cette apparence est trompeuse ; on y distingue, en effet, des veines, ainsi que des marbrures qui diffèrent par leur couleur et par leur dureté. C'est d'ailleurs ce qui se voit très-bien quand il a été exposé à l'action de l'air; car il s'altère très-inégalement, en sorte qu'il devient carié et celluleux (Pl. V, fig. 18). On peut remarquer dans le jaspe marbré et noirâtre des glandules allongées de couleur grise : elles me paraissent remplies par une matière zéolithique compacte ;
car elles sont tendres, elles se frittent dans la calcination et elles s'attaquent très -facilement par l'acide chlorhydrique. Le jaspe métamorphique de Portrush a une couleur noire ou grisâtre. Il est très-compacte, sonore, fragile, à cassure tranchante et conchoïde. Sur les bords, il est translucide. Son éclat est un peu gras, comme celui du pétrosilex (hornstone) ; il n'est pas vitreux comme dans la porcelanite. Sa dureté est comprise entre celle du feldspath et des zéolithes. Il ne contient pas de carbonate de chaux ou seulement des traces.
J'ai déterminé la densité et la quantité d'eau de cinq variétés de ce jaspe : I. Gris bleuâtre, dur, à cassure très-esquillense. II. Noir, dur, à cassure très-esquilleuse . . . . III. Noir, enveloppant un rostre de bélemnite IV. Noir, avec une bélemnite , de Ballywillin. . V. Gris noirâtre, marbré
Densnu.
Eau.
2,856 2,711 2,680 2,610 9,615
1,35 1,20
2,52 5,o5
5,88
La densité du jaspe de Portrush est assez élevée; elle varie à peu près en sens inverse de la proportion d'eau
499 qu'il renferme. Quand il a une couleur pâle et grisâtre, sa densité est généralement faible, et il contient plus
d'eau; il est donc probable qu'il s'y trouve alors plus de zéolithes.
Toutes les variétés que j'ai examinées avaient au moins i p. ioo d'eau. Il fond facilement, mais inégalement, à la température du rouge. Dans les parties les plus fusibles, il se produit un verre blanc, très-bulleux et il s'opère une sorte de liquation. Quand on le traite par l'acide chlorhydrique, il s'attaque fortement, eu égard à la proportion de silice qu'il renferme; il laisse alors un résidu blanchâtre pesant 76,75. Toutefois, comme il ne fait pas gelée avec l'acide,
il est probable que les zéolithes, si bien caractérisées dans les fissures du jaspe, ne sont cependant pas complètement formées dans sa pâte. Avec l'acide chlorhydrique, le jaspe donne un déga-
gement très-sensible d'hydrogène sulfuré indiquant qu'il contient un sulfure. Il y a certainement de la pyrite magnétique qu'on peut enlever avec le barreau aimanté et qui se montre même en nodules assez gros. On retrouve donc ici cette pyrite qui est si fréquente dans les roches métamorphosées par les roches trappéennes.
Il y a aussi de la pyrite de fer (sperkies) ; elle forme ordinairement des dendrites qui tapissent les vides laissés libres par les ammonites. Dans l'échantillon dont on trouvera plus loin l'ana-
lyse, j'ai constaté qu'il y avait seulement 0,59 p. 100 de soufre. Le jaspe perd d'ailleurs sa couleur noire lorsqu'on l'attaque par l'acide, et si l'on emploie l'acide nitrique, il donne même des vapeurs rutilantes cette couleur