Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)

Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)

Page : Image 269

Révision de 28 janv. 2015 00:29:58, edited by Anonymes

5o8

IHÉTAIVIORPHISIVIE DE LA nOCHE ENCAISSANTE.

plusieurs centièmes d'oxyde de fer, comme sa couleur rouge pouvait le faire prévoir. 11 contient aussi des alcalis. Bien que M. le professeur Bechi n'en signale pas dans le gabbro rosso de l'Impruneta , j'en ai trouvé dans celui du cap Romito , et je ne mets pas en doute

qu'il n'y en ait toujours plus ou moins dans tous les jaspes. Je remarquerai encore que le gabbro rosso n'a généralement pas de carbonates. Il contient peu de chaux et surtout très-peu de magnésie. On peut assurément

s'étonner de ce dernier résultat; car le gabbro rosso s'est formé au voisinage de la serpentine, qui est une roche magnésienne par excellence. La magnésie n'a donc pas pénétré jusqu'au gabbro rosso proprement dit;

elle est restée dans la zone la plus rapprochée de la serpentine, celle dans laquelle on observe du pyroxène et des minéraux magnésiens. On voit d'après les caractères du gabbro rosso, qu'il

appartient aux roches que je désigne d'une manière générale sous le nom de jaspes. Mais suivant sa richesse en silice et son état de métamorphisme, il peut être classé au jaspe dur ou bien au jaspe tendre. Par des dégradations insensibles, il passe même au schiste argileux. Il diffère d'ailleurs beaucoup du jaspe-porcelanite et des roches métamorphiques qui sont au contact du basalte; cependant il importe de signaler plusieurs analogies qui sont frappantes. En effet, le gabbro rosse renferme quelquefois des zéolithes. Ces zéolithes tapissent ses fissures et ses cavités. D'après les recherches de MM. Meneghini et Bechi , ils présentent une parti-. cularité très-remarquable; car ils contiennent tous de la magnésie, bien qu'on n'en trouve jamais dans ces minéraux. Comme l'a fait observer M. Dana, il est très-

ROCHES TRAPPÉENNES.

509

probable que cette magnésie a été introduite par une pseudomorphose. Le voisinage de la serpentine permet, d'ailleurs, d'expliquer facilement sa présence. Les zéolithes magnésiennes du gabbro rosso sont l'heulandite (caporcianite), ranalchne (picranalcime), la thomsonite (picrothomsonite), l'harmotôme (portite), le mesole (sloanite), la schneiderite, la savite , l'apo-

phyllite, la datholite (humboldtite). 11 importe aussi de signaler dans le gabbro rosso l'existence de veines métallifères. Elles sont accompagnées par leurs gangues habituelles telles que la chaux carbonatée, la baryte sulfatée, etc. Parmi les minerais, le cuivre y est surtout abondant, et en Toscane il donne même lieu à plusieurs exploitations importantes (1). Il faut donc reconnaître que les zéolithes et les filons métallifères indiquent pour le gabbro rosso un métamorphisme analogue à celui qui s'est produit au contact du basalte et de diverses roches trappéennes. Le métamorphisme des roches argileuses en jaspes, au contact des roches trappéennes , est très-général et extrêmement fréquent. Les jaspes s'observent, en effet, au contact de la diorite , de l'euphotide , du trapp, du mélaphyre , du basalte et de la serpentine, c'est-à-dire au contact de toutes les roches trappéennes. La forma-.

tion du jaspe est, jusqu'à un certain point, indépendante de la composition minéralogique de ces roches. Le jaspe-porcelanite seul paraît se trouver spécialement au contact des roches basaltiqUes. La formation des jaspes est aussi indépendante de l'âge des roches trappéennes ; car il ne serait pas toujours possible de distinguer entre eux les jaspes d'époques différentes. Ils ont d'ailleurs été produits par les (1) Burat. Gîtes métallifères de la Toscane.

Les jaspes

se sont formés au contact des roches trappéennes de toutes les époques.