Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)
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VOYAGE DANS LA SIERRA-MORENA
Le terrain houiller existe dans le voisinage, à Villa-. nueva del Rio, c'est-à-dire sur le versant de la Encarnacion, opposé à celui que recouvre le grès rouge. Or, comme la description succincte de ce bassin le prouvera plus bas, il n'y a, entre la formation du Biar et le terrain du Guezna , aucune ressemblance ni au point de vue lithologique, ni au point de vue stratigraphique,
encore moins sous le rapport de la richesse en combustible. Comment admettre que deux terrains houillers si voisins pussent différer si complètement? Au surplus, j'ai vu le bassin d'Espiel et Belmez, j'ai
traversé la formation carbonifère des Asturies et ces deux grands fragments de la période houillère en Espagne ne présentent aucun trait de ressemblance avec le terrain du Biar. Les restes fossiles végétaux semblent appartenir au terrain houiller ; mais, à moins que des espèces bien conservées ne viennent mieux préciser ces apparences, les genres calainites et pecopteris ne peuvent pas être, par eux-mêmes, des preuves déterminantes de la présence du terrain houiller , car on les trouve, en France notamment, dans des terrains plus récents que ce dernier. D'ailleurs, malgré l'abondance des argiles schisteuses où les empreintes végétales pourraient être nombreuses, on n'en rencontre cependant qu'une très-faible proportion. J'en dirai autant de la présence de la houille. Dans un terrain qui offre déjà une puissance de 15o à oo mètres, on ne trouve, et à la base seulement, que deux ou trois minces filets de houille, dont la continuité même est au moins problématique. Ce fait qui, au point de vue industriel, diminue ou annule même l'importance de ce terrain, me paraît en même temps un argument pour lui refuser le nom de terrain houiller, car, développé et étendu comme il l'est, il se-
ET LE NORD DE L'ANDALOUSIE.
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rait au moins étonnant de n'y pas rencontrer plus de restes végétaux. Enfin, considérons cet étage argilo-calcaire que j'ai
déjà montré directement superposé et à stratification concordante au-dessus des poudingues. Au moment où ses couches vont disparaître sous les terrains tertiaires de Cantillana, il semble qu'il augmente peu à peu d'épaisseur. Nous ne le voyons très-probablement à découvert le long du Biar, que sur les affleurements, à son minimum de puissance. Quoi qu'il en soit, la présence de ces calcaires au-dessus des poudingues et psammites ; les alternances de ces premiers bancs calcaires avec des psammites ou des argiles bigarrées, me semblent autant de caractères qu'on n'est pas habitué à rencontrer dans les terrains houillers (1). Je crois donc pouvoir conclure que le terrain rouge du Biar n'est pas du terrain houiller. Quant à fixer sa véritable position, c'est une question plus difficile, en l'absence de fossiles bien conservés et de points de repère même approximatifs. La présence des masses calcaires de Fuente luenga , si rapprochées du terrain rouge, m'avaient fait penser à la formation du vieux grès rouge; mais, quoique le temps ne m'ait pas permis d'explorer et de bien délimiter ces masses calcaires, j'en ai vu assez, je crois, pour pouvoir avancer qu'elles sont intercalées dans des schistes presque verticaux ou plongeant au nord-nordest, en stratification discordante avec les couches souvent presque horizontales du terrain rouge. (i) Les calcaires signalés par M. Jacquot, ingénieur des mines, dans le bassin de Sarrebrück, qu'il a si bien décrit, sont loin d'y présenter l'importance qu'ils me paraissent avoir dans la formation rouge du Biar.