Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)
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VOYAGE DANS LA S1ERRAMORENA
plus de dureté, les font saillir en véritables crêtes, le long des limites des amas ; 2° par la dissémination d'un
grand nombre de grains pyriteux dans leur pâte noirâtre, ce qui les rend d'une facilité extrême de désagrégation sous les influences atmosphériques; 5° par un
blanchiment et une sorte de décomposition par suite desquels ces schistes se sont transformés en une argile schisteuse, blanche ou bariolée, très-douce au toucher, ressemblant assez aux halloysites. Je n'ai, nulle part, observé de traces de fusion ou d'empâtement. Ces diverses variétés de schistes altérés se trouvent indifféremment au mur et au toit des masses pyriteuses. Les salebandes sont plus généralement formées par les argiles blanches, souvent bariolées de blanc, de rouge ou de rose. La masse minérale ayant été altérée peu à peu sous les influences atmosphériques, l'affleurement s'est creusé ; les terres l'ont recouvert et avec elles la végétation, de sorte qu'à part les vestiges d'anciens travaux,
qui existent sur la plupart de ces gisements, on n'a, pour en suivre les affleurements, que les lignes blanches
des salebandes. Il est vrai qu'en général ce sont d'excellents guides ; on en peut tracer les contours, même d'assez loin, avec une grande exactitude. Il semble, certaine distance, que le sol se soit effondré en glissant sur l'une de ces surfaces bariolées de rouge et de blanc, l'autre restant en surplomb sur le vide produit. Les quelques travaux repris récemment sur ces gîtes, quoique encore peu développés, ont cependant généralement reconnu qu'au moins pour des profondeurs de 5o à 6o mètres sous la surface, les amas sont toujours limités par les mêmes salebandes, se composant de minerai massif sur toute la distance qui les sépare. La masse débute même souvent par un élargissement ; les
ET LE NORD DE L'ANDALOUSIE.
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figures qui représentent les affleurements ainsi limités d'un certain nombre des masses cuivreuses, peuvent donc donner une idée assez précise de leur allure et de leur importance (Voy. fig. il, 12, 15, Pl. VII, et fig. 1, 2, 5, Pl. VIII. Ces divers croquis montrent que les salebandes , à l'affleurement, finissent toujours par se réunir en forme
de coin après avoir éprouvé des écartements et des rapprochements assez variés.
L'ensemble de l'affleurement, projeté sur un plan horizontal, présente ainsi la forme d'une ellipse allongée, orientée sur la même direction que les schistes, grauwackes, jaspes et porphyres, c'est-à-dire N. 55° à 600 0. H., plongeant aussi comme les roches encaissantes. La puissance varie, suivant l'importance des
Etendue des masses aux affleurements.
masses, depuis 8 ou 10 mètres jusqu' à 100 et 15o mètres.
La longueur d'un affleurement, sans discontinuité des salebandes, est rarement inférieure à 200 ou 5oo mètres ; elle atteint quelquefois i ou 2 kilomètres. Les gisements compris entre les limites superficielles
que je viens d'indiquer sont composés de pyrite de fer massive, tenant plus ou moins de cuivre pyriteux ou sulfuré, avec des proportions très-variables, mais généralement minimes aux profondeurs actuelles, dc sulfures
de plomb, de zinc et d'arsenic. Quelques-uns de ces minerais tiennent même de faibles traces d'argent. Dans
ce minerai massif, on ne distingue ordinairement pas de gangues ; l'analyse y fait reconnaître quelques centièmes de quartz ou de sable, quelquefois un peu argileux, disséminé dans la masse pyriteuse. Ne tenant compte que des éléments prédominants, on pourrait représenter la composition de ce minerai par 49 à 5o p. 100 de soufre, 45 à 44 de fer, 3 à 4 de cuivre et 2 à 3 de sable, quartz ou argile.
Caractère des amas
à l'intérieur. Nature du minerai.