Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)

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TRAVAUX FAITS

furique est combiné à l'état de sulfates de potasse et de soude

ou bien à l'état de sulfates de chaux, magnésie et fer. Quel que soit l'état réel de combinaison, l'on retrouvera toujours l'acide sulfurique dans les cendres solubles dans l'eau à l'état de sulfate alcalin.

Dans le midi de la France, on saupoudre de plâtre cuit et pulvérisé les raisins que l'on écrase pour en extraire le jus destiné à la préparation du vin. Il n'est pas impossible, dès lors, que les vins ainsi plâtrés renferment en dissolution une certaine quantité de sulfate de chaux. Un litre d'eau distillée peut dissoudre 3 grammes de plâtre hydraté ou bien 2,373 de sulfate de chaux anhydre. La présence de l'alcool rend le plâtre

moins soluble dans l'eau ; mais, d'un autre côté, la présence des sels alcalins augmente la solubilité du plâtre. On conçoit, dès lors, que les vins qui ont été plâtrés puissent renfermer du plâtre en dissolution, et, par suite, du sulfate de magnésie qui accompagne souvent le sulfate de chaux. Il se peut aussi que les vins non plâtrés renferment les mêmes éléments, parce que la vigne les aura puisés dans le sol pendant les phénomènes de la végétation. Expertise Nous avons été chargé d'expertiser 1t8 bordelaises de vin de 48 bordelaises d'Espagne que l'on supposait avoir été additionnées frauduleude vin d'Espagne. sement d'eau et de sulfate de fer du commerce contenant une petite quantité d'oxyde de cuivre. Nous avons fait cette expertise de concert avec MM. Lauras , pharmacien en chef de l'armée, directeur de la pharmacie centrale d'Alger, et Roche, professeur de chimie au lycée d'Alger. Tous les fûts à examiner étaient hermétiquement fermés; on a fait pour chacun d'eux une prise d'essai de 2 litres. Le premier litre a été retiré du fût sans que celui-ci fût remué. A cet effet, on a enlevé la bonde qui était scellée à la partie supérieure du fût, et on a retiré 1 litre de vin avec une sonde à main. Puis on a bouché le fût ; on l'a remué vivement afin de remettre autant que possible en suspension les matières qui auraient pu se déposer, et l'on a retiré ensuite s litre de vin trouble avec la sonde à main. Le vin clair a été destiné à la recherche du titre alcoolique et de la densité, et le vin trouble à toutes les autres recherches. Cette dernière précaution était indispensable, puisqu'on a vu que les lies de vin peuvent contenir une quantité plus ou moins considérable de l'oxyde de fer ajouté frauduleusement.

AU LABORATOIRE

D'ALGER EN 1856.

très-multiLes recherches nécessitées par l'expertise étant méthodes

pliées, on a dû simplifier autant que possible les proposé par d'analyse, et l'on s'est arrêté au procédé suivant exacts lorsdonne des résultats suffisamment M. Ville, et qui qu'il est appliqué d'une manière convenable. Titre alcoolique. On recherche le titre alcoolique au moyen de l'alcoomètre centésimal de Gay-Lussac. On opère sur ,50 centimètres cubes alcool le et l'on arrête la distillation lorsqu'on a recueilli en dans On place alors successivement tiers du volume primitif. le thermomètre centésimal ; l'alcool

la burette contenant instru2° l'alcoomètre. et l'on note les indications de ces deux ments On en déduit le titre en alcool absolu pour le vin remué à la température de 15" au moyen de la formule de Francur : ( d H3

x

dans laquelle x indique la richesse alcoolique, d le nombre de degrés marqués par l'alcoomètre, t le degré de température compté à partir de i.5° centigrades. On prend le signe ou le

signe + , suivant que la température à laquelle on opère est supérieure ou inférieure à 15°. Si l'on trouve, par exemple, iit lipour le titre alcoolique d'un vin, cela indique que sur 100 sic litres température de 15°, il y a tres de vin ramené à la d'alcool absolu.

Le titre alcoolique des vins a varié en général de 12,50 à

sit p. 100. Un seul vin, le n° i, se trouve au-dessous de la li-

mite inférieure et n'a pour titre que ii,1t. Le titre moyen de l'ensemble de tous les vins est de i3,io. Les vins rouges d'Espagne contenant ordinairement de 13 à iii p 100 d'alcool, il nous paraît qu'on ne doit pas incriminer sous le rapport de la quantité d'alcool qu'ils renferment les vins soumis à notre expertise. On pourrait tout au plus supposer au premier abord que le titre du vin n° is est au-dessous du titre moyen, par suite d'une addition d'eau. Mais commelepoids total des cendres de ce vin est le maximum obtenu, cela rend trèspeu probable l'hypothèse d'une falsification par addition d'eau. Nous avons remarqué en distillant le vin à l'alambic de GayLussac, que parfois l'alcool passait trouble. En évaporant à sec cet alcool, il est reste une matière verte, bleuissant par l'ammoniaque et formée d'acétate de cuivre. Ainsi, l'acide acétique contenu dans le vin et qui passe à la distillation en même temps que l'alcool, peut dissoudre une certaine quantité du cuivre