Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)

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EXPLOSfON D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

AUX MINES DE CARMEAUX (TARN).

Ce compartiment est fermé de toue les côtés par des murs élevés et ne communique avec la cour que par un passage

par devenir insuffisante pour résister à la tension dela vapeur, le tampon a été projeté. La pression exercée alors sur la face opposée du bouilleur a mis en mouvement tout l'appareil qui avait parcouru un espace

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étroit. En B est la machine à laquelle la chaudière fournissait la vapeur. En E et A se montaient une chaudière et une machine neuves destinées à remplacer les anciennes.

La partie postérieure de la chaudière ne devant pas être visitée était adossée au massif formant la base de la cheminée;

ce massif était traversé seulement à la hauteur du foyer par un passage CD, par lequel on venait enlever les cendres légères que le courant de la flamme amenait jusque-là. L'emploi de la chaudière a été autorisé le 1" juillet 1832. Après l'explosion, le massif de maçonnerie sur lequel reposait l'appareil a été trouvé renversé ; nous avons seulement pu

reconnaître clans la partie inférieure quelques assises de briques indiquant la position du parement ; le corps principal de la chaudière et le bouilleur situé du côté de la machine s'étaient avancés de o,77 en avant de ce parement. Le tampon qui fermait ce bouilleur à la partie postérieure avait été projeté contre la brique formant le passage CD, l'avait renversée et était venu heurter la maçonnerie des fourneaux sur lesquels on venait de monter un nouveau générateur destiné à remplacer la chaudière qui a fait explosion. La tubulure du second bouilleur était rompue dans un plan perpendiculaire à son axe, et ce bouilleur lui-même, dans le mouvement de recul qui paraissait avoir été donné à tout l'appareil, était resté de o,1e7 en arrière sur le corps principal de la chaudière et l'autre bouilleur. L'appareil n'a, du reste, pas d'autres avaries que celles que nous venons de signaler. Le mécanicien de service était seul dans le local de la machine; presque aussitôt après avoir entendu le bruit de l'explo-

sion dont il ne s'expliquait pas la cause, il voit la machine s'arrêter; il court aussitôt chercher un autre ouvrier qui se trouvait dans le voisinage ; mais la vapeur qui s'échappait par la tubulure rompue avait rempli tout le local de la chaudière et éteignait leurs lampes lorsqu'ils voulurent y pénétrer. Ce ne fut donc qu'après un certain temps qu'ils purent pénétrer auprès du malheureux chauffeur, qu'ils trouvèrent embarrassé sous les débris des maçonneries et tout brûlé par les jets de la vapeur. Il paraît résulter de là que l'accident a eu lieu de la manière suivante : l'adhérence du mastic longtemps fatigué ayant fini

de o,50 environ, lorsque le second bouilleur a rencontré un obstacle qui n'a pas cédé immédiatement, et le choc a produit la rupture de la tubulure; le premier bouilleur et le corps cylindrique de la chaudière ont continué à avancer jusqu'à ce que la force vive développée sur eux par la vapeur ait été épuisée. Le chauffeur qui, d'après le témoignage du mécanicien, venait de piquer le feu, aura été frappé par la chaudière et renversé au milieu des débris dans l'état on il a été retrouvé. Quant à l'obstacle qui a arrêté la marche du bouilleur et occasionné la rupture de la tubulure, nous ne l'avons pas retrouvé ; il est probable qu'il aura été renversé par le même choc, et peutêtre a-t-on été obligé de le déranger pour enlever le blessé de dessous les décombres.

Cet accident est tout à fait analogue à celui arrivé en i8hi à la chaudière du bateau la Bretagne (Annales des ponts et chaussées de i8/42, , et trimestre). Ici encore la projection du tampon s'explique parfaitement sans que la tension de la vapeur ait été portée au delà de la limite réglementaire. En fait, nous avons pu constater que les deux soupapes dont la chaudière était pourvue jouaient librement ; le contre-poids de la soupape de l'arrière était tombé, mais nous avons retrouvé à sa place celui de la soupape de l'avant ce poids, celui du levier et celui de la soupape devaient faire équilibre sur la base de celle-ci, à une pression de 3-,10. La chaudière était pourvue d'un manomètre qui, d'après la déclaration du mécanicien, indiquait au moment de l'accident trois atmosphères de pression effective ; mais, contrairement aux articles 2 5 et 26 de l'ordonnance, ce manomètre était fermé

et placé en vue du mécanicien et non du chauffeur. Environ trois semaines avant l'accident, comme il ne marchait pas, on avait, comme à l'ordinaire, nettoyé le tuyau de la vapeur avec un fil de fer ; depuis, il était redevenu d'une mobilité parfaite ; enfin,

le mercure était parfaitement net. Le niveau de l'eau était indiqué par un flotteur situé à l'avant de la chaudière ; la pompe alimentaire mise pour la machine était en mouvement au moment de l'accident. La chaudière était dépourvue d'un flotteur d'alarme.