Annales des Mines (1857, série 5, volume 12)
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ROCHES GRANITIQUES.
MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ElNCAISSANTE.
Si l'on compare la fusibilité des principaux minéraux
de ces micaschistes, on trouve que le grenat
fond
assez facilement ; viennent ensuite l'hornblende , la damourite, enfin la staurotide, le disthène et le quartz. Ici, de même que dans le granite, l'ordre de fusibilité n'est donc pas l'ordre de solidification de ces minéraux ; car, le grenat qui est le plus fusible, a cristallisé l'un
des premiers; le quartz et le disthène qui sont infusibles, forment, au contraire, des veines qui serpentent dans le micaschiste et sont certainement restés fluides les derniers. La dolomie et le gypse qui sont associés à ces schistes métamorphiques ont une structure cristalline grenue et saccharoïde. Leur couleur est blanche ou grisâtre. La dolomie contient de l'amphibole trémolite et à CampoLongo on y trouve ,d'ailleurs divers minéraux (1). Le gypse renferme du mica ferro-magnésien ayant une couleur brun-tombac ou rouge enivré. Dans le val Canaria , il contient aussi du talc en belles lamelles vertes ayant un éclat argenté. La partie centrale du Saint-Gottharcl est constituée par une roche granitique ; mais bien que cette roche ne se fonde pas dans les schistes encaissants, elle n'a cependant pas un caractère aussi éminemment éruptif que celles qui se montrent en dykes ou en filons. Elle semblerait même être métamorphique et simplement
transformée par une granitification. Les bandes de micaschiste qu'on trouve à -âne certaine distance du centre d'éruption paraissent en effet correspondre à des couches d'une nature différente, qui auraient mieux résisté au métamorphisme et qui conserveraient encore des traces de leur stratification. De même, les schistes cristallins (1) Bulletin de la Soc. géologique, 2° série, t. IX, p. 129.
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dans lesquels il y a une grande variété de minéraux magnésiens, notamment du grenat et de l'hornblende , proviennent sans doute de l'action exercée par la dolomie sur les silicates qui formaient les couches argileuses. Tous ces minéraux tendaient d'ailleurs à se développer avec une grande énergie; car les roches qui composent le massif du Saint-Gotthard sont très-cristallines.
Mais, quoi qu'il en soit, les schistes cristallins, la dolomie et le gypse n'ont certainement pas été amenés à l'état de fusion ignée. Bien que ces roches aient été complètement métamorphosées, leurs différentes couches se distinguent encore facilement lorsqu'on descend sur les flancs du Saint-Gotthard. D'ailleurs, rien n'indique
qu'elles aient été fondues, ni même soumises à une température élevée : il suffit qu'elles aient été plastiques pour que leur structure soit devenue cristalline.
La présence du gypse, du talc et de minéraux hydratés , l'association intime du quartz avec des minéraux peu silicates, tels que le grenat, les micas, le disthène , le staurotide , enfin l'ordre de solidification de ces divers minéraux, concourent encore à montrer que le métamorphisme des roches de Saint-Gotthard ne résulte pas d'une action ignée.
Les feldspaths eux-mêmes appartiennent aux minéraux qui se développent le plus souvent dans les roches argileuses métamorphiques. Dans différentes publications qui remontent déjà à plusieurs années, j'ai spécialement appelé l'attention
sur ce sujet et j'ai constaté, par l'analyse, que les feldspaths formés par métamorphisme peuvent ap(1) Bulletin de la Soc. géologique, 4' série, t. IX, p. GU, Annales des Mines, 5' série, t. ut, p. 747.
Feldspath.