Annales des Mines (1858, série 5, volume 14)
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AUG1TES ET HORNBLENDES.
AUGITES ET HORNBLENDES.
et présentent une composition plus variée ; aussi, malgré
Toutefois le même savant observa plus tard des faits qui rendaient très-vraisemblable une pseudomorphose
plusieurs analogies dans la forme cristalline et dans la composition chimique, l'existence de ce groupe de l'augite n'avait pas encore été complètement démontrée.
Dans ce qui va suivre, appuyé sur de nombreuses recherches et sur les relations qui existent entre la forme et la composition d'un certain nombre de minéraux , je
chercherai à faire voir que le groupe de l' augite comprend une série d'espèces isomorphes et de composition analogue, et que les obstacles s'opposant à leur réunion
tenaient à ce que les analyses anciennes n'étaient pas suffisamment exactes.
Dans ces derniers temps, les minéralogistes se sont occupés d'une manière toute spéciale de l'étude des rapports qui existent entre l'augite et l'hornblencle. Je citerai d'abord les travaux de MM. G. Rose et Haidinger.
Le premier a démontré la relation intime qui existe entre la forme cristalline de ces deux minéraux ; il a fait observer que malgré la différence de leurs clivages, leur réunion en une seule espèce n'était pas impossible,
bien que les faces propres à chaque minéral fussent alors différentes. Partant de ce principe, il mit en lumière une série de faits remarquables, notamment l'association de l'augite avec l'hornblende qu'il découvrit dans certaines roches de l' Oural ; le nom d' ouralite donné
à cette association désigne des cristaux ayant la forme extérieure de l'augite et le clivage de l'hornblende, dans le centre desquels il existe souvent un noyau d'augite. Ensuite il signala l'association, déjà décrite en partie par Haidinger, de ces deux minéraux dans la smaragdite. Enfin il remarqua que les gros cristaux d'augite d'Arendal sont recouverts sur les faces de leur prisme
vertical par de nombreux prismes d'hornblende se trouvant dans une position parallèle et correspondante.
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de l'augite en hornblende. Ainsi , certains cristaux d'augite d'Arendal présentent la structure de l'hornblende ; la forme extérieure de l'augite y résulte d'une multitude de petits prismes d'hornblende qui sont parallèles et qui pénètrent souvent profondément jusque
dans l'intérieur des gros cristaux. Il en est de même pour l'augite du lac Baïkal (Baïkalite) . D'après cela l'ouralite
a été considérée comme le résultat d'une pseudomorphose , ce qui conduisait naturellement à admettre que l'augite et l'hornblende étaient deux espèces minérales distinctes.
Les augites transparents ( diopside , etc.) et les hornblendes transparentes (trémolite, strahlstein, etc.)
sont des silicates formés de protoxydes tels que la
chaux, la magnésie, le protoxyde de fer. Les augites et les hornblendes qui sont de couleur foncée ou même noire,
et qui alors sont le plus souvent très-bien cristallisés, contiennent en outre de l'alumine ; les premiers en renferment peu généralement, tandis qu'il y en a beaucoup dans les secondes. Il est d'ailleurs facile de constater que la teneur en silice diminue à mesure que la teneur en alumine augmente; de telle sorte que la silice qui s'élève à 55 et Go p. ï oo dans les augites et dans les hornblendes sans alumine, s'abaisse jusqu'à 56 et 4o p. ioo quand ces minéraux sont riches en alumine. Les composés ayant une constitution analogue pouvant seuls être isomorphes, on ne pouvait admettre
que l'alumine qui est un sesquioxyde jouait le même rôle qu'à l'ordinaire ; elle ne pouvait pas non plus, comme dans les feldspaths, jouer le rôle de base à côté des protoxydes. D'un autre côté il était impossible de