Annales des Mines (1858, série 5, volume 14)
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TRAVAUX DU LABORATOIRE 42 vement pauvre en soufre, on parvient par le grillage à une sulfatisation parfaite de l'argent, on peut légitimement es-
pérer, avec un minerai presque exclusivement composé de pyrite de fer et de pyrite ou de sulfure de cuivre, la sulfatisation à peu près complète de ce dernier métal en se plaçant toutefois dans les mêmes conditions d'exécution du grillage, c'està-dire en broyant le minerai et en conduisant le grillage avec précaution. La seule différence sera dans la température plus basse qu'il faut conserver à la fin de l'opération, pour ne pas
décomposer le sulfate de cuivre. Il y a plus, le minerai brut dont le cuivre par le grillage ou la calcination en tas ou en fours anglais, se transforme en Sulfate et sulfure ou noyau enrichi, devient par là aussi très-facile à pulvériser. Une fois pulvérisé ou moulu, si l'on achève son grillage à basse température, on produit encore sa sulfatisation à peu près complète. Ainsi des résidus , comme les n" 1, 2, 3, lt, 5, essayés plus haut,
provenant des fours à cuve anglais et dont la teneur en cuivre
varie entre 5 et 4 p. ioo, étant grillés en poussière sous la moufle et épuisés par l'eau chaude, ont laissé en cuivre soluble : 1, 1.20, 1,10 p. 100, soit environ 25 à 28 p. 100. Mais la sulfatisation de ces résidus est beaucoup plus facile encore, si, après les avoir pulvérisés, on les mélange avec une
certaine proportion de menu cru : ainsi le n° 2, regrillé avec addition de 50 p. 100 de pyrite de fer pure, ne contenant pas trace de cuivre, a donné 3,19 p. 100 de cuivre à Pétai soluble sur /1,13 qu'il tient en tout ; soit donc une perte de 0,94 sur 4,13 ou 22 à 23 p. 100. Grillage de produits cuivreux oxydés, en mélange avec des pyrites de fer pures exemptes de cuivre.
Voulant apprécier l'effet de la sulfatisation produit par la pyrite de fer sur le cuivre qui pourrait être à l'état d'oxyde dans des minerais grillés à une température un peu élevée, j'ai fait les deux essais suivants i° 5 grammes du n° 2 ont été grillés à mort, et par une prise
d'essai je me suis assuré qu'il n'y avait plus de cuivre à l'état soluble. Le produit ainsi obtenu a été mélangé avec 5 grammes de pyrite de fer exempte de cuivre : le mélange, grillé à basse température, a été lavé à l'eau chaude, et sur les 4,15 p. 100 de cuivre contenu dans le résidu brut, les eaux de lavage tenaient 3,19 p. 100, soit un rendement de 77 à 78 p. :Loo de cuivre contenu. 20 01,20 d'oxyde de cuivre pur ont été mélangés avec 2g,5o de pyrites de fer pures ; après grillage et lavage à l'eau, le ré-
DE SAINT-ÉTIENNE (LOIRE).
43 sida ne tenait que 0,04 d'oxyde de cuivre ; soit un rendement de 80 p. 100 et une perte de co p. 100 sur la teneur. Ainsi, si dans le minerai préalablement calciné et grillé, soit en tas, soit en fours anglais, le cuivre, au lieu d'être surtout à l'état de sulfate et de sulfure, comme ce paraît être le cas général, se trouvait encore à l'état d'oxyde par l'effet de coups de feu à certains moments du grillage préalable, en mélangeant le résidu de cette première opération avec une certaine quantité de pyrites brutes, et le soumettant à une seconde manipulation comme il a été dit plus haut, on parviendrait encore à le sulfatiser presque en entier. Dans tous les grillages des essais précédents, j'ai pu me con- Acide sulfurique, vaincre qu'il se produit, non pas seulement de l'acide sulfureux, produit pendant
mais encore une très-forte proportion d'acide sulfurique. Au reste, ce fait a été déjà signalé par divers auteurs et notamment par M. Leplay, dans son Étude de la méthode galloise. Il résulte de là que les gaz chauds du grillage des minerais pyriteux sont éminemment propres à produire la sulfatisation de minerais grillés, et ce, sans qu'il soit besoin, comme on le faisait à Stacilberg et à Linz, d'introduire du salpêtre dans les fours de grillage. J'ai fait d'ailleurs une expérience qui prouve
le grillage
des matières pyriteuses.
qu'en présence des oxydes de fer et de cuivre, l'acide sulfureux humide prend l'oxygène de l'air et forme de l'acide sulfurique. Ainsi, un courant d'acide sulfureux débarrassé de l'acide sulfurique, arrivant, en présence de l'air, dans un tube contenant un mélange d'oxyde de cuivre et de peroxyde de fer, a sulfatisé
une partie notable de l'oxyde de cuivre ; par suite d'un accident, il n'a pas été possible de mesurer cette sulfatisation c'est une expérience à reprendre. J'ai entrepris une autre série de recherches sur les effets de sulfatisation que peuvent produire les pyrites sur des scories provenant de traitement des minerais de cuivre. Je n'ai encore fait que quelques grillages ; mais toutes les scories que j'ai essayées, quelque pauvres qu'elles soient en cuivre, mélangées avec des proportions de 25, 30 ou 50 p. 100 de pyrites de fer pures et soumises à un grillage lent, abandonnent une notable proportion de cuivre à l'état de sulfate. Il me reste à faire des dosages pour juger de l'importance de cette sulfatisation. De ce qui précède on peut conclure : 1.0 11 paraît possible de sulfatiser à peu près complètement le cuivre contenu pour 1, 2, 5 ou 4 p. 100 dans les pyrites de
Grillage de scories
de cuivre, mélangées
à des pyrites de fer pures.
Conclusion.