Annales des Mines (1858, série 5, volume 14)
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SUR LA LIGNE DE :NEVERS A ROANNE.
SYSTÈME D'ÉCLISSES ESSAYÉ
mêmes charges, on voit que celles du joint éclissé sont à celles du rail sensiblement dans le rapport de 13 à I. Or pour un même solide, quand les portées varient, la charge restant constante , les flèches sont proportionnelles aux cubes des portées. Ainsi le rail avec une portée égale à V-15 , soit 2m,35, prendrait sous les mêmes charges des flèches 15 fois plus fortes que celles obtenues avec la portée de 1 mètre, c'est-à-dire des flèches précisément égales à celles prises par le joint éclissé avec cette même portée de i mètre. Autrement dit, sous le rapport des flèches, l'éclisse avec portée
de t mètre est dans les mêmes conditions que le rail avec portée de 2-,55. 'Par suite, avec portée de ou',6o, elle sera dans les mêmes conditions que le rail avec portée de 2-,35 om,6o , soit im,51. La conclusion fournie par la mesure des flèches n'est donc pas tout à fait aussi défavorable que celle donnée plus haut par la comparaison des résistances transversales (1). Cependant elle accuse encore une infériorité notable, car une voie avec rail de 37 kil, et traverses distantes de im,51, serait évidemment dans de trèsmauvaises conditions, et ces conditions doivent être encore plus défavorables pour une portée de joint, pour peu qu'elle soit soumise .à des chocs. Nous pouvons donc considérer l'insuffisance de la section des éclisses comme suffisamment démontrée, si nous ajoutons que la cote de o"',6o est la limite extrême à laquelle on peut faire descendre la portée de joint dans le cas des éclisses.
Un fait qui ne laisse aucun doute sur cette insuffi(1) Cette différence est d'ailleurs toute naturelle, car la résistance transversale est fonction du rapport y, tandis que la flèche ne dépend que du moment d'inertie I.
sance ,
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au moins dans certains cas, est le relâche-
ment constaté des rivets des éclisses de la ligne allemande de Géra à Weissensfels (I). Il faut forcément en conclure un allongement permanent du rivet, ou au moins l'écrasement de la surface intérieure de la tête; ces deux phénomènes n'en font qu'un , du reste , car dans un boulon ou dans un rivet dont les dimensions sont calculées convenablement , l'allongement permanent de la tige doit avoir lieu à la même tension qui produirait l'écrasement de la tête ou des filets de la vis. Sous ce rapport, l'observation des boulons des éclisses qui ont déjà plusieurs années de service, démontre également l'insuffisance de leur diamètre ; car on remarque dans la surface extérieure de l'éclisse, sous les têtes et sous les écrous des boulons, des impressions qui ont jusqu'à t millimètre de profondeur, en même temps que les filets de la vis sont dégradés et comme rongés. Il est à peine nécessaire d'ajouter que cette insuffisance du diamètre des boulons dans l'éclisse n'est pas un défaut accidentel, mais un vice inhérent à l'appareil tel qu'on l'emploie ordinairement, et qui résulte du jeu qu'il est nécessaire de laisser entre la saillie du boudin des roues et les angles des écrous. Si l'on cherche à obtenir par le calcul la tension des (/) Rien de semblable n'a été observé, après un service de trois à huit ans, sur le chemin du Nord français, qui a plus de 1.000 kilomètres éclissés en porte à faux, dont 600 sur des voies soumises à un trafic très-considérable et à un matériel très-lourd. Il y a seulement, peu de temps après la pose, un relâchement dû à la mise en charge. Il faut donc resserrer l'écrou; mais l'effet ne se reproduit plus. Il n'y a eu jusqu'à ce jour ni usure des filets, ni rupture ou même relâchement des boulons. Tout dépend, au surplus, de l'inclinaison des faces latérales du champignon. L'éclisse donne de mauvais résultats
si on l'applique à des rails de profils inéclissables agissant (Note de ta rédaction.)
comme des coins trop aigus.
u° Influence
du diamètre des boulons.