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DE LA PROVINCE DE CONSTANTINE.

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FORAGES ARTÉSIENS EXÉCUTÉS DANS LE SAll'ARA

témoigne des idées nouvelles introduites dans l'esprit des tribus du Sah' ara et de la possibilité de leur transformation. Le développement de la race européenne dans le Tell forcera à restreindre un jour ces émigrations périodiques des Nomades qui traînant à leur suite famille et troupeaux, causent sur leur passage une véritable perturbation ; on pourra alors les établir dans les oasis nouvelles. Depuis la conquête de l'Afrique, ces grandes tribus arabes avaient conservé avec pureté la langue et les moeurs de leurs ancêtres : rien n'avait pu les faire renoncer aux habitudes de la vie de pasteur ; il a suffi de quelques années de la domination française, de quelques puits artésiens pour faire brè-

che à une civilisation séculaire, aux instincts d'une race immuable, malgré ses déplacements fréquents. Le progrès matériel a été suivi du progrès moral. Ces grandes métamorphoses ont été préparées par l'habileté de l'ingénieur civil, M. Jus, par le sous-lieutenant Lehaut et les soldats du 99', mais surtout par le chef de bataillon Séroka , commandant supérieur du cercle de Biskra. C'est à l'intelligence, à l'active sollicitude, à l'expérience de cet officier supérieur, que je

suis heureux de reporter la plus grande part dans la Wtass.

paix du Sud et dans la réussite des puits artésiens. Notre programme n'a pas cependant été tout à fait rempli : la corporation des plongeurs (r' tass), qui avait toujours eu le privilège de creuser les puits, de les débarrasser de leurs sables, obéissant à des sentiments de dépit, d'éloignement pour des procédés inconnus,

n'a pas encore pris part à nos travaux. J'ai tout fait pour les amener à comprendre que loin de ruiner leur industrie, nous voulions la rendre moins dangereuse. ils ont opposé jusqu'ici une résistance inerte. Malgré leur obstination , je ne renonce pas encore à les asso-

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ciel' à notre oeuvre : ils conserveront le privilège du cu-

rage des puits, aux anciennes conditions. Le métier

qu'ils exercent est des plus pénibles ; forcés de plonger pendant quelques minutes sous la pression d'une co-

lonne d'eau de 5o à

4o

mètres de hauteur, il arrive

parfois qu'ils sont asphyxiés;Toujours la phthisie les emporte après quelques années de cette périlleuse profession. Mais ils jouissaient d'une considération particulière , ils étaient des hommes indispensables, fêtés, exempts d'impôts ; ce prestige a disparu, et comme nous l'avons vu, chez des nations plus éclairées, au lieu de participer aux progrès, ils sont restés stationnaires, cherchant même à dénigrer les procédés européens. Heureusement notre triomphe a été si éclatant, si considérable qu'ils n'ont pu égarer l'opinion publique. S'ils persistent à ne pas entendre raison, je ferai instruire d'autres Itouar'a et la lutte leur deviendra impossible. Mais il est préférable de tenter un effort pour leur faire comprendre leurs véritables intérêts. Un deuxième matériel de sondage a été commandé : un seul équipage de sonde ne pouvait plus suffire ; le sous-lieutenant Lehaut sera chargé du forage des puits de Ksour, Sidi-Sliman, oasis situées près de Sidi-Rachecl

, et qui sont sur le point de périr. Les terrains

sont connus ; ils ne doivent présenter aucune difficulté sérieuse. D'ailleurs, les études auxquelles cet officier s'est livré en 1856, en France, l'expérience de la campagne de cette année, lui ont donné une habileté qui ne me laisse aucune inquiétude. Il tentera aussi un sondage à l'Ouest de Tamerna , à Ill'ra'ra et fera fonctionner en même temps les soupapes à boulets, soit par les Ktass , soit par d'autres indigènes, pour le curage des puits ensablés. L'ceuvre difficile reste confiée à M. Jus qui s'est dis-

Projets pour 1757-1858.