Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1858, série 5, volume 14)

560 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE

Ela:

de l'Etrurie.

fois séculaire ; et, comme leur description intéresse avant tout le mineur, je laisserai à l'archéologue le soin de marquer ensuite leur véritable date historique. Aux temps dont je parle, c'est-à-dire entre les xe et vie siècles avant le Christ, la partie de ]'Étrurie qui correspond au grand duché de Toscane actuel était des plus florissantes, et dans ces lieux existaient alors une foule de cités puissantes dont on retrouve encore aujourd'hui les ruines, attestant leur grandeur

passée.

C'est, pour le cas seulement qui nous occupe, Populonia, que Strabon nous a décrite (1) et que Virgile nomme dans l'Énéide. C'est Volterra, toujours à la même place, et dont l'antique enceinte de murs cyclopéens fait honte au peu d'étendue de la ville actuelle. C'est, vers le fleuve Magra, Luni , dont on ne voit plus les ruines; mais qui, à l'époque étrusque, faisait seule y avec Populonia __ tout le commerce maritime de ces contrées. Enfin -C'est Vetulonia , dont on n'a plus rencontré les traces, mais dont les antiquaires croient retrouver l'ancien emplacement, soit dans la ville actuelle de Massa Marittima, soit dans cette région des Maremmes toscanes,, vers les bords de la Cornia. (Voir, pour tous les lieux cités dans ce mémoire, la carte topographique d'ensemble, et la carte de détails, Pl. IX, fig. 5). Aucune histoire Nous n'avons aucune histoire originale de l'Étrurie , de l'industrie des Etrusques. celle qu'avait écrite l'empereur Claude étant totalement perdue. Les historiens modernes qui nous ont parlé des Étrusques nous ont vanté surtout l'éclat et le luxe de l'ancienne Étrurie, et ne se sont généralement occupés que de ses institutions politiques et de l'étude de l'art. Quelques-uns ont parlé de commerce ; mais tous ont

PENDANT L'ANTIQUITÉ ET LE MOYEN AGE.

négligé de nous dire l'état de l'industrie à cette époque florissante. C'est ce vide que je vais essayer de combler pour ce qui regarde l'exploitation des mines et la métallurgie. A défaut d'histoire écrite, les faits vont nous éclairer. Dans le Campigliais , vers la ville actuelle de Campiglia , voisine de Populonia, des vides profonds ouverts dans le sol, des halcles immenses qui s'étendent devant des excavations encore béantes, enfin des amas accumulés de scories cuivreuses et plombifères datent de ces temps éloignés.

Restes d'anciens travaux.

Sous Populonia, c'est une véritable montagne de scories de fer, que l'on voit encore aujourd'hui vers le rivage et le long du rivage lui-même, sur une longueur

de plus de Goo mètres et une hauteur moyenne de 2 mètres, un immense dépôt de ces scories, que viennent battre les eaux de la mer.

Ces restes d'une industrie passée témoignent par leur étendue de l'importance et de la durée d'anciens travaux sidérurgiques.

On comprend que toutes ces ruines muettes nous éclairent sur des exploitations éteintes mieux que l'his-

toire et la tradition, mieux que tant d'objets d'arts en bronze ou autres métaux qui proviennent de cette époque de luxe et de civilisation avancée. Populonia , que Strabon et d'autres géographes de Populonia, centre travaux l'antiquité nous ont décrite ou citée, et qui est encore des industriels debout aujourd'hui au même endroit et avec le même du Campigliais. nom ; Populonia dont Virgile nous dit qu'elle fournit à Énée six cents jeunes guerriers (1), ce qui, tout en fai(i)

(s) Strabon. Géographie, liv. V, chap. 2.

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Sexcentos liii dederat Populonia mater Expertos belli juvenes (Énéide , liv. X.)