Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1858, série 5, volume 14)

586 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE

PENDANT L'ANTIQUITÉ ET LE MOYEN AGE.

traiter des métaux, Pline répète : « J'ai dit qu'un ancien sénatus-consulte voulait qu'on épargnât l'Italie, sinon aucune terre ne serait plus riche de minerais (1). »

oit les mines des provinces furent même réglementées, et des officiers ou intendants des mines, proeuratores metallorunt, institués par ordonnance impériale.

Et enfin, dans le dernier livre, au dernier chapitre, presqu'en concluant, il est dit : «Pour l'exploitation des mines d'or, d'argent, d.e cuivre, de fer, tant qu'il fut permis de les excaver, l'Italie ne l'a cédé à aucun autre pays (2). »

Parmi les mines citées dans ce mémoire, celles de fer de l'île d'Elbe furent les seules qui demeu-

J'ai cité in extenso ces divers passage du plus célèbre naturaliste de l'antiquité, pour prouver que les Romains,

quoi qu'on ait pu dire sur la vue d'anciens travaux (

qu'on oubliait de rapporter aux Étrusques, leurs seuls auteurs, que les Romains, dis-je ,n'ont jamais exploité les mines de la Péninsule italique. Strabon, d'ailleurs, dit en propres termes, qu'en passant à Populonia, il y trouva des mines abandonnées,

et Strabon visita Poptdonia vers l'an 27 du Christ,

Rome

tire les métaux des pays

non italiens.

c'est-à-dire aux plus beaux temps du luxe, de la puissance et de la richesse romaines. Mais les pays conquis ont, par contre, amplement payé à la république le tribut de leurs richesses minérales, entre autres l'Espagne et la Sardaigne déjà fouillées par les Phéniciens et les Carthaginois. La Grèce, la Macédoine, l'île de Chypre , qui a donné son nom au enivre, et plus tard l'Asie Mineure, toutes contrées dont les mines remontent à l'antiquité la plus reculée, fournirent aussi à Rome, pendant plusieurs siècles, tous les métaux dont elle avait besoin. Cet état dura jusqu'aux derniers temps de l'empire (i) Item parci vetere interdicto patrum dicinsmas, alioqui nulla fecundior metallorum quoque erat tellus. (u) Metallis auri, argenti , ris, terri, quamdiu licult exercere nu11i cessit. (Pline. Hist, nat., 1ib XXVil, ch. 77 )

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Mines de fer de Pile d'Elbe

rèrent en exploitation en Italie , après la conquête de par l'Étrurie. Les Romains , qui jusqu'alors n'avaient employé .que le bronze, commencèrent à employer le fer, et l'on peut lire dans Tite-Live, déc. III, liv. VIII, qu'à l'époque de la deuxième guerre punique, Populonia fournit à Scipion l'Africain tout le fer dont il avait besoin pour son expédition contre Carthage. Cinquante ans plus tard , Virgile , dans son Énéide , citait l'île d'Elbe comme riche d'inépuisables mines de fer (1). Enfin, les mines de l'île d'Elbe furent exploitées sous l'empire romain jusqu'à la grande invasion des Barbaies; car un voyageur latin, Rutilus Numatianus, qui passa à Populonia vers le v0 siècle après le Christ, et qui nous a laissé de son voyage une pittoresque descrip-

tion, nous parle du travail du fer à Populonia , et de l'exploitation du minerai de l'île d'Elbe , et il cite cette île dans un vers calqué sur celui de Virgile. Cette discussion sur l'état de l'exploitation des mines en Toscane pendant la période romaine, me servira de trait d'union entre la période étrusque et la période du moyen âge. Pour les Barbares, ils eurent en Italie, aux premiers temps surtout de la conquête, bien autre chose à faire qu'à s'occuper d'exploitation des mines ou de métallurgie, et j'ai déjà dit comment ils entendaient la pratique de ce dernier art. (si)

Insula inexhaustis chabybum generosa metallis. (Éneide, lib. X. )

Romains'