Annales des Mines (1858, série 5, volume 14)
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594 EXPLOITATION DES MINES ET MÉTALLURGIE EN TOSCANE
PENDANT L'ANTIQUITÉ ET LE MOYEN AGE.
et le transport intérieur. En outre, comme il n'y avait pas d'eau dans les travaux, ou du moins que les travaux n'avaient pas encore atteint le niveau des eaux
à la surface l'ouverture d'aucune galerie de niveau ou
chette. Le gîte est bien aménagé, et en étudiant ce plan, on ne trouve que très-peu de différences avec les systèmes d'exploitation en usage aujourd'hui. Je dois cette importante communication ainsi que beaucoup d'autres à l'obligeance de M. Rovis, habile directerr des mines dans le Massetan , et je suis heureux de l'occasion qui m'est offerte de le remercier ici
d'écoulement, ni même d'aucune descenderie ancienne ;
pu bliqu em eut.
de la contrée, les galeries débouchant auj our devenaient par cela même complètement inutiles. Aussi, sur la formation métallifère dont nous parlons, ne rencontre-t-on
Puits verticaux.
mais parfois seulement l'entrée de quelque galerie de recherche, ouverte sur un affleurement. Les puits ont un faible diamètre, î mètre à im,2o au plus ; ils sont ronds, verticaux, et toujours creusés dans les plus strictes règles de l'art. Quelques-uns sont murailles; mais plutôt pour résister à la poussée du ter-
rain qu'à l'irruption des eaux, car tous sont parfai/laides.
tement étanches. Sur les haldes des puits on retrouve la trace des minerais excavés. Ce sont ordinairement des particules de galène généralement argentifères, des pyrites de cuivre que recouvrent des efflorescences de cuivres carbonatés bleu et vert, de la pyrite de fer presque toujours com-
plètement transformée en hydrate. La blende seule n'est pas décomposée, et son abondance en petits fragments sur certaines haldes indique que l'on se livrait à la bouche des puits d'extraction, à un cassage et un triage à la main très-soignés. Sur les filons-fentes, les méthodes d'exploitation étaient différentes de la méthode sur les filous-couches. Galeries
à travers bancs.
Des galeries de recoupement ou à travers bancs, souvent très-prolongées indiquent que les mineurs de cette époque avaient des notions très-certaines sur l'étendue des gîtes métallifères en direction et en profondeur. On peut voir, Pl. VIII, fig. 5, les plan et coupes des travaux encore accessibles de l'ancienne mine des Roc-
Les galeries de recoupe servaient souvent de galeries
Galeries
do roulage.
de roulage ou plus exactement de sortie du minerai. Quelques-unes sont établies sur de grandes dimensions,
im,6o,à l'",7o de large sur ,8o à 2 mètres de haut. J'ai vu de ces galeries tracées avec une rectitude parfaite. Des parois nettes et bien dressées, une inclinaison convenablement ménagée pour l'écoulement des
eaux dans un fossé latéral, partout la même direction et les mêmes dimensions, sont autant d'indices qui nous
révèlent des mineurs très-expérimentés, et des directeurs de mines intelligents et attentifs. il est vrai de
dire que les galeries d'exploitation sont loin d'être
aussi soignées. Elles suivent les formes irrégulières du gîte, et leurs dimensions sont souvent très-restreintes. Les instruments de précision étaient alors connus. Le niveau (archipendotus), l'équerre d'arpenteur (istruadra ferrea), et même, ce qui va paraître surprenant pour l'époque, la boussole (cotonna), dont le DOM ne peut laisser de doutes, tous ces instruments étaient déjà d'un usage répandu dans les mines, et sont plusieurs fois cités dans les différents articles de la loi des mines
massetane. Ou mesurait avec un cordeau, d'où le
verbe cordeggiare, et la mesure se prenait horizontalement, ad planum. L'unité de mesure était le bras, bracchion, peut-être le même que celui actuellement en usage en Toscane,
Instruments de précision.