Annales des Mines (1859, série 5, volume 15)
Page : Image 88
Révision de 20 févr. 2015 17:55:57, edited by Anonymes
5o
calcaire (castine) pour l'entretien du cordon. L'effet
Combustibles
et hantes
employees.
de la chaux est très-nuisible ; car l'insuffisance de chaleur pour la fondre et le manque de silice pour former un silicate très-fluide permettent à la chaux de s'interposer dans le fer, et mécaniquement retenue elle forme des solutions de continuité qui empêchent le soudage. Le fer brut tombe alors en morceaux en passant dans les cylindres ébaucheurs. Comme je l'ai dit en commençant ce mémoire, les
fours destinés à la production du fer à grains et de l'acier naturel doivent atteindre en peu de temps une très-haute température. Le combustible, par conséquent, doit être de bonne qualité, et cette condition est surtout nécessaire dans la fabrication du fer à grains; car la réussite de l'opération dépend en grande partie de la chaleur intense qu'il faut développer à un instant donné.
Quant aux fontes à employer, il faut qu'elles soient grises, autant que possible pures et manganésifères. Grses. - Parce qu'on est toujours sûr d'opérer sur des fontes qui ont une teneur considérable en carbone, et qui, par suite, ne prendront pas trop vite nature de fer, avant que les métaux étrangers soient oxydés. On comprend bien a priori, d'après cela, qù'il est possible
de fabriquer du fer à grains ou de l'acier avec des fontes blanches, mais blanches lamelleuses, rayonnées et non pas blanches grenues, signe d'une carburation incomplète. Or comme il est très-difficile de maintenir l'allure d'un haut fourneau en fonte blanche lamelleuse, fluide, sans tomber parfois en fonte froide grenue, on
s'exposerait, en traitant des fontes blanches, à avoir une fabrication très-irrégulière et des produits nullelement appréciés dans le commerce. Une deuxième raison qui milite en faveur des fontes
ii
ET DE L'ACIER AU FOUR A PUDDLER.
FABRICATION DU FER A GRAINS
grises, c est qu'elles contiennent plus de manganèse que les fontes blanches, à dose égale dans les minerais, la haute température favorisant la réduction de l'oxyde de manganèse et le passage de ce corps dans la fonte.
2° Pures. - Je ne parlerai pas ici du soufre et du phosphore qui, en dose un peu considérable, doivent
faire rejeter les minerais. J'entends par pures, des fontes dépourvues de silicium, métal que l'on rencontre
toujours en proportion plus ou moins considérable et qui est en quelque sorte une partie intégrante de la fonte. Dès que le silicium est en quantité notable, il se' forme rapidement dans le puddlage des protosilicates de fer, scories très-fluides, et dont l'action sur le cor-
don et la sole en riblons est très-corrosive. Leur aspect se rapproche assez de l'huile très-liquide , ce sont de mauvais oxydants, et l'opération du puddlage en présence d'une quantité abondante de ces scories est toujours très-longue. Au contraire, si les fontes employées contiennnent
très-peu de silicium, il ne se forme que très-peu de scories pendant le puddlage et, encore alors sont-elles très-basiques. Leur fluidité n'est pas aussi grande, leur action n'est pas aussi corrosive; ce sont de très-bons oxydants, et le puddlage marche rapidement (1). 30 Hanganésifères. - Tous les métallurgistes savent (1) J'ai eu occasion de vérifier le fait d'une manière bien incontestable aux forges de Vierzon. Un des hauts fourneaux produisait de la très-belle fonte grise dans une allure très-régulière , et les laitiers produits avaient la composition suivante : Silice Alumine Chaux
42 25 33 100
Dans cette allure, sans changer la nature de la fonte pro-