Annales des Mines (1859, série 5, volume 15)
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FABRICATION DU FER A GRAINS i54 et à fondre le plus rapidement et le plus uniformément
possible. Malgré ces précautions, les portions de saumons qui
reposent sur la sole sont promptement mises à l'abri de la flamme par les premières parties de fonte fondues. Le puddleur a soin alors de soulever et retourner ces morceaux qui restent, afin de les exposer à l'action de la flamme; mais il ne doit pas chercher à diviser ces fragments ; sans quoi le bain contenant çà et là de petits morceaux de fonte à l'abri du courant oxydant ne présentera plus l'homogénéité qui est une condition sine qua non de réussite. La fonte chargée, le puddleur pousse activement le feu en laissant les registres des cheminées complétément ouverts. Sous cette action oxydante la fonte fond, et au bout d'une heure plus ou moins, selon la qualité du combustible et l'allure du four, la charge est fondue. A cet instant le puddleur brasse simplement
la masse dans tous les sens, à seule fin d'obtenir un
bain bien homogène et de s'assurer qu'il ne reste plus de fonte en morceaux. Lorsqu'il est certain de cette homogénéité, il commence le puddlage proprement (lit. Le brassage dela masse (puddlage) se fait, autant que possible, en commençant l'opération à l'abri du contact
de l'air. A cet effet l'ouvrier baisse tous les registres de manière à n'avoir presque plus de tirage et que la fumée sorte en abondance par la porte du travail. De cette manière l'entrée de l'air libre n'étant plus possible à la surface du bain, on est sûr qu'il n'y a pas oxydation prompte du carbone par l'oxygène de l'air. Les métaux étrangers (silicium et autres) s'oxydent au contact des scories formées dès le début du brassage, sans que le carbone se brûle trop vite.
ET DE L'ACIER AU FOUR A PUDDLER.
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Le puddlage continuant et la réaction des scories (silicates de protoxyde de fer) sur le carbone de la fonte ayant lieu, on aperçoit un bouillonnement de toute la masse par le dégagement de l'oxyde de carbone. Bientôt, sous ce faible tirage, la température baisse,
la disparition d'une portion du carbone de la fonte s'opère, le bain s'épaissit et se boursoufle par la difficulté que les gaz rencontrent à traverser la masse. Selon l'expression du puddleur, la fonte monte. Lorsqu'elle est suffisamment montée, c'est-à-dire lorsquelle a atteint la petite porte du travail, c'est 11D indice que les méttaux érangers sont suffisamment oxydés; on pousse alors activement le feu en soulevant peu à peu les registres et jetant du charbon sur la grille. En un mot, on tâche d'atteindre rapidement la plus haute température. Le brassage se poursuit en même temps avec acti-
vité; la masse prenant un peu de liquidité par l'augmentation de température s'affaisse légèrement, continue à bouillonner, puis s'épaissit de nouveau. Elle a pris nature de fer. La tin de l'opération, qui est indiquée suffisamment par la description que je viens de faire, est encore bien mieux annoncée à l'ouvrier par la difficulté qu'il éprouve à remuer la masse lorsqu'elle prend nature de fer, car elle tend à se souder et offre une grande résistance au ringard. L'ouvrier alors soulève ce fer spongieux afin d'exposer un peu à l'action oxydante de la flamme les parties qui étaient en contact avec la sole et qui manqueraient de chaleur pour un bon cinglage et un étirage convenable dans les cylindres. Toutes ces dernières opérations se font, comme je
l'ai dit plus haut, en présence d'une très-haute tem-