Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1859, série 5, volume 15)

298 Dans tout affinage, le métal dominant est

oxydé d'abord.

SUR L'ACIER PUDDLÉ

Lorsqu'on expose de la fonte, en voie de fusion, ou déjà fondue, à un courant d'air oxydant, c'est d'abord l'élément dominant presque seul, le fer, qui absorbe

directement l'oxygène libre. Lui seul n'est lié par aucune affinité , tandis que les autres éléments, le silicium, le carbone, le phosphore, le soufre, etc., sont précisément retenus par le fer en excès, et même, en général, d'autant plus fortement, que la température est plus élevée. Ainsi on sait que, dans la cémentation , la proportion de carbone absorbé croît avec la température ; que le graphite se sépare du fer dans les creusets des hauts fourneaux par refroidissement; que dans le procédé Bessemer, où la chaleur est rendue si vive par la combustion même du fer, le carbone est néanmoins retenu longtemps, malgré cette forte oxydation du fer ; que, dans les hauts fourneaux enfin, la fonte est rendue d'autant plus siliceuse que son allure

est plus chaude, etc etc. Il ne faudrait donc pas croire, comme on l'a généralement pensé autrefois, que parce que le carbone a plus d'affinité pour l'oxygène que le fer, il doit nécessairement s'oxyder le premier. La proportion relative des masses a, dans toutes les réactions chimiques, une influence très-grande que l'on néglige trop souxent. Ce fait de l'influence des masses apparaît trèsnettement dans l'affinage du cuivre noir. Dans ce composé, le cuivre proprement dit est, des divers éléments combinés avec lui, le moins oxydable de tous; et, cepen-

dant, c'est lui qui absorbe surtout l'oxygène de l'air, pour le céder ensuite aux autres substances ; tandis que, d'autre part, il ressort des recherches de M. Lan que

la minime dose de cuivre des fontes d'Allevard , de s'oxyder clans l'affinage Rivois, se concentre presque en entier dans le fer, et cela malgré sa faible affinité

ET L'ACIER DE FORGE.

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pour ce métal. Les anciennes théories des procédés d'affinage qui reposent, en grande partie , sur l'action directe de l'oxygène de l'air, me paraissent donc pécher par la base. Ainsi, lorsque, dans un bas foyer, les gouttelettes de fonte traversent, au devant de la tuyère, la zone de combustion, elles s'affinent, non parce que le carbone et les autres éléments accessoires de la fonte sont oxydés par l'air, mais parce que le fer en excès absorbe l'oxygène libre, ou décompose l'acide carbonique. Mais dès qu'il produit une proportion d'oxyde de fer,

ou bien si, dès l'origine, on en ajoute une certaine dose (sous forme de battitures ou de scories basiques), alors une autre affinité vient se joindre à l'affinité simple du corps comburant pour les gazolithes , c'est celle des acides silicique et phosphorique pour l'oxyde de fer, ou en général pour les bases ; et cette deuxième affinité est elle-même aussi d'autant plus exaltée que la masse

des bases s'accroît relativement à celle des éléments qui engendrent les acides. Ainsi, non-seulement une fonte sera en général dépouillée de la rfiajeure partie de son silicium et de son phosphore, avant le départ des autres éléments, mais encore cette épuration sera d'autant plus complète que l'on aura ajouté, dès l'origine, plus de battitures ou de scories riches. On sait, en effet, depuis longtemps, principalement par les analyses de M. Berthier, que pendant l'acte même de la fusion de la fonte, la ma-

jeure partie du silicium et une forte proportion de phosphore passent dans les scories, tandis que le soufre et surtout le carbone sont à peine attaqués, aussi long-

temps que l'oxyde de fer est en proportion faible et que la fonte retient encore du silicium. Tel est en particulier l'effet du mazéage et de la première phase d'un

Le silicium le phosphore s'oxydent avant le carbone CL