Annales des Mines (1859, série 5, volume 15)
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ET L'ACIER DE FORGE.
SUR L'ACIER PUDDLÉ
grande attention et dans laquelle on traitait un mélange
de fontes de Corse et de l'Alélik (Bône). J'ai recherché la soude avec soin et l'ai dosé successivement sous forme de carbonate et de sulfate. La scorie coulait comme de l'eau, mais se figeait assez promptement. Après refroidissement, elle est d'une nuance gris de fer foncé terne, plutôt compacte ou grenue que cristalline, tandis que les scories de réchauffage, toujours
plus riches en silice, sont lamelleuses, à éclat vif et d'une teinte assez claire. Quoique à l' oeil nu on n'y dis-
tinguât aucun grain métallique, il était probable cependant qu'elle devait en contenir à cause de la violente ébullition qui a provoqué son écoulement hors du four, et des grains d'acier que l'on remarque peu après,
flottant au milieu de la scorie, et grossissant à vue d'oeil à mesure que l'opération approche de sa fin. En effet, après avoir porphyrisé la scorie, j'ai pu, à l'aide du barreau aimanté en extraire 3 p. ioo de fer incomplètement affiné. L'analyse a été faite sur la poudre ainsi dépouillée de ces parcelles métalliques. J'ai trouvé Oxygène.
Silic
Protoxyde de fer Protoxyde de manganèse. Chaux Magnésie Soude
Alumine
0,178 0,691 0,094 0,004
0,1573 0,0210
0,009
0,0011 0,1916 0,0015 0,0023
o,oi8
0,0084
o,00/1
.
0,0925 0,0925
0,998
La scorie contient des traces à peine sensibles de soufre. Par voie sèche, avec Io p. ion de carbonate de chaux, on a eu 56,9 p. ioo de fonte blanche dure et tenace légèrement truitée et une scorie cristalline trèsriche en manganèse. Ces chiffres prouvent que la scorie
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renferme réellement près de 1 p. 100 de soude. L'ad-
dition de sel marin n'est donc pas inutile, la soude devant augmenter la fluidité de la scorie et favoriser le passage du silicium, du phosphore et même du soufre dans la scorie.
Une partie doit néanmoins se volatiliser, mais les éléments manquent pour en évaluer la proportion. Il résulte aussi de l'analyse précédente que la scorie
est, à peu de chose près, un silicate bibasique. Elle est, par suite, sensiblement oxydante; pourtant moins que cela ne paraît au premier abord, d'après son degré de saturation. Il ne faut pas oublier, en effet, qu'elle renferme 9 à io p. 100 d'oxyde de manganèse qui n'exerce aucune action oxydante, tandis qu'une scorie équivalente, purement ferrugineuse, renfermerait près d'un septième d'oxyde de fer en sus. D'après les analyses de M. Lan (voir son mémoire, page 85 de ce volume), les scories de puddlage pour acier seraient souvent encore plus basiques et surtout plus riches en fer. Les proportions extrêmes sont Silice
Protoxyde de fer Oxyde de manganèse et autres bases
0,145 à 0,175 0,831 à 0,811 0,030 à iD,c).4
Le rapport de l'oxygène des bases à celui de la silice se rapproche plutôt de 2 ,5. Cet écart ne doit pas étonner; d'après les remarques déjà faites, la composition des scories varie nécessairement, entre certaines limites, avec la nature de l'acier produit (1). Je crois cependant la teneur en oxyde de (,) Les scories, analysées par M. Lan, proviennent d'un puddlage sans addition de peroxyde de manganèse, et semblent ainsi plutôt correspondre à un fer aciéreux qu'à un acier proprement dit. Toms XV, 1859.
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Degré
do saturation de la scorie.