Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1859, série 5, volume 15)

358 Qualité du fer.

Pauvreté des ouvriers.

Il l'emporte, en effet, sous ce rapport, sur le fer produit dans la plupart des foyers indigènes de l'Inde. La plus grande partie de ce fer est vendue au marché de Cuttack.

Les ouvriers qui travaillent le fer appartiennent à une caste spéciale du peuple et vivent dans une trèsgrande misère. Cependant, les bénéfices seraient plus que suffisants pour leur assurer une existence convenable. Mais leur pauvreté, leur indolence, les grandes variations de leur salaire et des chômages fréquents, les mettent complètement dans la dépendance des malta-

jans, Bengalais pour la plupart, qui s'enrichissent en les payant d'avance en nature, et deviennent ainsi propriétaires des usines. Ce système déplorable tient les malheureux ouvriers dans l'esclavage. Il leur devient même impossible de se procurer les aliments les plus indispensables sans l'intermédiaire des mahajuns. Les villages qu'ils habitent sont les plus misérables du pays et se composent d'un petit nombre de maisons éparses. Sauvent même, on rencontre des ouvriers forgerons qui sont confinés dans des hameaux complètement isolés. La grande consommation de combustible

que nécessite le procédé indigène force d'ailleurs les

Minerais.

DANS L'INDE.

FABRICATION DU FER

ouvriers à changer fréquemment de lieu d'habitation; et alors il ne reste plus d'autre trace de leurs usines que des amas de scories qu'on rencontre souvent dans les jungles. Les minerais employés sont exclusivement les oxydes, savoir : l'oxide magnétique, l'hématite rouge (terreux, micacé, ocreux) et l'hématite brune. Le plus générale-

ment on se sert des différentes variétés d'hématite rouge. Je n'ai pas rencontré d'usines employant des carbonates de fer. Ordinairement, pour éviter les fou i les

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profondes, on choisit les échantillons qui se trouvent au milieu de roches superficielles décomposées et fortement imprégnées de fer par l'infiltration. On recherche aussi les fragments de minerais de fer dans les lits des torrents, ainsi que les cailloux de latérite qui s'y rencontrent accidentellement (1). « Non loin d'un petit village situé dans le Banda, dit M. Blanford, s'exploite un minerai analogue au Gossan du Cornouailles. Il est formé par une roche décomposée et riche en fer, qui se trouve généralement à la partie supérieure des filons. On rencontre encore de nombreux dépôts de

minerai de fer roulé à Damoodah , dans le district houiller de Talcheer ; ils sont riches, mais peu exploi-

tés (2). On préfère les minerais de la surface à ceux qu'il faut extraire souterrainement, bien qu'en réalité l'exploitation de ces derniers demande moins de » travail. Tous ces minerais sont d'ailleurs d'une qualité excellente, et se trouvent à de petites profondeurs. » Le charbon de bois est le seul combustible employé. Des saules qui sont assez abondants pour former d'immenses forêts servent généralement à sa fabrication ; c'est seulement dans les .contrées mù ils ont été épuisés, qu'ils sont remplacés par d'autres essences. Dans le Cuttack, par exemple, le tronc du saule (shorea robusta) est employé exclusivement à la fabrication du charbon de bois.

Les procédés dont .on se sert pour cette fabricaitioo , bien que variant d'un district à un autre, sont partout (i) La latérite est une roche tra,ppéenne ferrugineuse qui

est décomposée et très-répandue dans l'Inde. (Sir Charles Lyell, Manuel de géologie, 1856, t. II, p. 259 et 242.) (2) On croit que ce minerai,provient de collines ;du N. -O., qui sont situées à deux jours de distance.

Combustible,