Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1859, série 5, volume 15)

346 Lavage.

FABRICATION DIT FER

Le lavage s'effectue d'après la méthode décrite en 1842 par M. Yule. Il est fait par des femmes qui ont acquis une grande habileté dans ce genre de travail et qui ne perdent que de très-petites quantités de minerai. Généralement le minerai de fer n'est pas fondu clans les villages dans lesquels on l'exploite. On le met dans des paniers ayant des dimensions et des formes à peu

près constantes, et on le transporte ainsi jusqu'aux usines qui sont quelquefois à plusieurs milles de distance de la mine. Le fer obtenu est lui-même expédié

dans d'autres localités, dans lesquelles il est trans-

Fabrication du fer.

formé en tôle et autres produits marchands. Les loupes ou catcha qui proviennent des foyers de réduction se vendent d'ailleurs facilement dans les plaines. La partie septentrionale des collines Khasi expédie son fer sur les marchés d'Assam et la partie méridionale sur ceux de Pondua, Lattac, Chattuc, etc. On en vend des quantités considérables, et on façonne le reste en crampons ayant la ferme d'un double crochet qui sont destinés à réunir les planches des bateaux. La consommation de ces crampons est très-grande dans les chan-

tiers de contruction situés sur les bords de la rivière Soorma (Azmergigunj, Beetalun). Une grande partie du fer fabriqué dans les collines Khasi est transformée en une espèce particulière de bêches ou pelles nommées coda lies, et en couteaux semblables à des couperets qui sont désignés par les habitants sous le nom de dhows (1). (i) Le dhow des collines Khasi est un couperet droit semblable à un couteau; il n'a qu'un seul tranchant ; sa longueur est de 1.2 à t5 pouces et. il est pourvu d'un manche de 10 12 pouces. Aux mains des indigènes, c'est à la fois un outil et une arme offensive ou défensive.

DANS L'INDE.

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La coutume a introduit dans l'exécution de ces instruments une division complète du travail ; et chaque opération distincte est confiée à des individus spéciaux, ou même exécutée dans des localités différentes. On fabrique les coda lies sur une grande échelle dans certains villages dont les usines diffèrent beaucoup des foyers de réduction. Elles consistent généralement en vastes hangars, couverts et de forme allongée, qui con-

tiennent un foyer placé à l'une des extrémités. Cinq hommes travaillent sous cet abri grossier; l'un d'eux manceuvre les soufflets au moyen de ses pieds ; le deuxième surveille le feu et dirige les opérations ; le troisième

remet dans le foyer les massiaux de fer, et après les avoir chauffés au rouge vif, il change rapidement leur forme semi-circulaire et les façonne en barres. Ensuite , cette pièce est réchauffée, et au moyen d'un violent coup de marteau elle est soudée à une barre plus mince. L'assemblage de ces deux pièces, est réchauffé et forgé de nouveau; il présente un losange terminé par un manche , et constitue la codalie sous sa forme primitive. On la réchauffe et on la forge encore quatre fois, de manière à lui donner une forme gracieuse qui rappelle celle d'un coeur. Au début des opérations, la pièce de fer qui sert à fabriquer la codalie présente une épaisseur de 2 pouces sur 4 pouces de largeur ; à la fin, son épais-

seur s'est réduite à un demi-pouce, tandis que sa longueur atteint 7 à 8 pouces. Quatre hommes suffisent à ce travail ; le cinquième donne à la codalie sa forme définitive qui est représen_ tée par le croquis ci-contre.

Les marteaux dont on fait usage pour ces transformations paraissent gauches et difficiles à manier. Ils ont une tête très-longue, qui varie de 12 17 pouces;