Annales des Mines (1859, série 5, volume 15)
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GÎTES DE SEL EN ALGÉRIE.
et Chergui; la deuxième, du gîte de sel gemme du Rang-el-Melah ; la troisième, du gîte de sel gemme d'Ain-iladjera. Nous avons terminé notre travail par quelques considérations sur la possibilité d'obtenir des eaux jaillissantes dans les divers terrains que nous avons observés dans le bassin des Zahrez. Ces considérations étaient une conséquence naturelle des détails géologiques dans lesquels nous n'avons pu nous empêcher d'entrer, et, du
reste, la recherche des eaux potables est intimement liée à l'exploitation en grand des richesses salines que
Bassin diluvien des
zabre, Rha,b, et Chergui.
Zahrez Rharb!.
la nature a accumulées dans ces régions brûlées par les feux du soleil africain. Entre le poste de Guelt-el-Settel et le poste suivant du Rocher-de-Sel ,la route carrossable de Boghar à Laghouat traverse le bassin diluvien des Zahrez Rharbi et Chergui. Ce bassin est compris entre les deux chaînes crétacées du djebel Oukeïl et du djebel Sahari, qui ont des directions à peu près parallèles. Il a 120 kilomètres de longueur sur 24 kilomètres de largeur moyenne. Le terrain diluvien s'étend bien au delà des limites est et ouest du bassin des Zahrez , qui ne forme, en quelque sorte, qu'une vaste dépression enclavée dans le diluvium.
Le Zahrez Rharbi (occidental) a 4o kilomètres de long sur 8 kilomètres de largeur moyenne. Il renferme en hiver une nappe d'eau très-fortement salée qui s'élèverait, dit-on, jusqu'à 5 mètres au centre du lac. Cette eau s'évapore pendant l'été, et il ne reste alors qu'une vaste nappe de sel dont l'épaisseur augmente jusqu'au centre du lac, où elle est de om,7o, d'après M. le général de Linières et M. Bonduel , chirurgien militaire. La composition des eaux salées recueillies à diverses époques est indiquée dans les tableaux A et B, analyses re> 4 et 5 (voir p 57/4).
GÎTES DE SEL EN ALGÉRIE.
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Celle du sel est indiquée tableau C, analyse n° 12 (p. 576). Le 6 novembre 1855, la plus grande partie du sel
da Zahrez Rharbi avait été dissoute par les eaux de pluies tombées au commencement de l'automne. Cepen-
dant il restait encore sur les bords du lac un dépôt de cristaux de sel marin affectant la forme de trémies, de 6 à 8 millimètres de côté. Ce sel est d'une grande pureté, ainsi que l'indique l'analyse n° i. Il renferme, en effet, o,9840 de chlorure de sodium. Il est recueilli par les Arabes qui campent à proximité des bords du lac, et sert pour leurs besoins domestiques, mais il n'est pas l'objet d'une extraction considérable. L'eau salée qui surnageait ce sel, le 6 novembre 1855, n'est déjà plus saturée de chlorure de sodium, dont elle renferme, au reste, une très-grande quantité (245g,050 par kilogramme d'eau). Cette eau est dix fois plus salée que l'eau de mer, aussi ne contient-elle pas d'animaux vivants. Si l'on compare sa composition avec celle du sel, on reconnaît que le rapport entre le poids des sels de magnésie et celui du chlorure de sodium est bien plus considérable dans l'eau salée que dans le sel lui-même ;
ce qui s'explique par la grande solubilité des sels de magnésie. Le sulfate de chaux est plus abondant que le sulfate de magnésie dans le sel cristallisé, et c'est l'inverse qui arrive dans l'eau salée. Cela vient de ce que le sulfate de chaux est beaucoup moins soluble que le sulfate de magnésie ; dès lors, il se précipite en même
temps que le chlorure de sodium, tandis que le sulfate de magnésie reste presque entièrement en dissolution. Le 5 décembre i855, nous avons traversé l'extrémité
orientale du lac, et nous n'avons trouvé dans toute sa largeur qu'une lame d'eau fortement salée de 2 centi-