Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1859, série 5, volume 15)

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FABRICATION DU COKE.

Voyons maintenant la manière de régler la marche d'un four (1). Au commencement de l'opération, on

laisse ouverts les trous de charge jusqu'à ce que la houille soit bien allumée. Alors on ouvre toutes les prises d'air; en effet, au début, toute la charge dégage des gaz en énorme quantité ; pour les brûler, il faut beaucoup d'air. Mais, à mesure que la distillation s'avance, la masse qui produit des gaz diminue, et il faut laisser entrer moins d'air. Aussi on baisse les registres peu à peu. La transformation en coke est complète lorsqu'il n'y a plus de flamme si l'on pouvait fermer le four hermétiquement, il faudrait attendre cet instant précis pour intercepter la communication avec la cheminée. Mais alors la charge restant dans un vase com-

plètement clos jusqu'au moment du défournement, qui ne peut suivre immédiatement, il se ferait dans le four une pression très-dangereuse et qui pourrait produire des explosions. On voit donc qu'a aucun instant

il ne faut boucher hermétiquement le four. Le registre est toujours fait de manière qu'en le fermant il laisse une petite issue aux gaz. On le ferme lorsqu'il reste un peu de flamme sur la houille ; il en résulte que le peu d'air qui passe à cet instant achève la transformation en coke. Il n'y aura pas de déchet et point d'explosion à craindre lorsqu'on ouvrira les portes pour le défournement. Si l'on manque de houille pour recharger un four

immédiatement, on laisse toutes les issues fermées comme précédemment jusqu'à ce que la houille soit prête. Alors le four se conserve chaud, et on évite ainsi les frais d'une mise en feu. (1) Ce qui suit sur la marche d'un four ne s'applique qu'au% fours à sole chauffée.

FABRICATION DU COKE.

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Certains morceaux de coke présentent des parties miroitantes, qui semblent avoir subi un commencement de fusion. Ces parties sont très-riches en goudron ; cet effet se produit surtout dans les fours où la tempéra-

ture est la plus élevée ; pour le faciliter, il suffit de donner un fort coup de feu. C'est d'ailleurs un indice de la bonté de l'opération. Les fours sont réunis par batteries. Le nombre ren-

fermé dans une batterie dépend de l'état des lieux et des dimensions des fours. Une batterie est terminée à. chaque extrémité par une épaisse culée, qui doit être assez forte pour résister à la dilatation de la maçonnerie, ou au moins céder sans dislocation de l'ensemble. Si les batteries renfermaient un trop grand nombre de fours, les dilatations successives en s'ajoutant pourraient produire un trop grand effort aux extrémités et renverser les derniers fours. La houille employée dans les deux usines ne se boursouflant pas d'une manière sensible, on peut charger les fours jusqu'aux naissances. La charge de coke incandescente peut être impunément exposée à l'air au sortir du four sans se fendiller. Les houilles trop grasses n'ont pas cet avantage ; ainsi on en voit en Angleterre qui ne peuvent sortir du four avant d'être complétement refroidies; sans cela le coke s'écraserait. La carbonisation est alors très-longue, parce qu'outre le temps du refroidissement, on est obligé de marcher très-lentement, sous peine d'avoir un coke très-friable. Quant à l'inflammation de la charge suivante, elle se fait faci-

ment dans ce cas avec un seul fagot, parce que ces houilles très-grasses ont la propriété de prendre feu

aisément. Examinons maintenant chaque système de fours, et d'abord celui des fours ronds, fours à sole non chauf-

Fours ronds.