Annales des Mines (1859, série 5, volume 16)
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DU PLATINE ET DES MÉTAUX
Le dernier alliage n'avait qu'une composition approchée, attendu qu'il avait été formé avec les rognures des précédents fondus ensemble dans les proportions à peu près nécessaires pour donner les nombres 92,5 et 7,5. Ces alliages se sont fondus et affinés avec une grande perfection, sans aucune difficulté et presque sans perte.
Ils se sont laminés sans recuit et à froid sans gerçure, et leur surface était très-belle. Sur l'un des côtés des lames correspondant à la partie supérieure du lingot, il y avait quelques pailles qui ne s'observaient que lorsqu'on chauffait au blanc le métal, et cette imperfection provenait des parties de la surface altérées par la cristallisation ou le rochage au moment de la solidification : ce sont ces parties que les ouvriers qui travaillent l'or et l'argent appellent la soie, et cette soie doit être enlevée avec soin avant le travail du lingot, si l'on veut évi. ter ces inconvénients auxquels n'échappe aucun métal
précieux. Dans nos essais les masses métalliques sur lesquelles on opérait étaient insuffisantes pour nous permettre de prendre ces précautions. Plus l'alliage est riche en iridium; plus il est dur et
rigide, mais sans perdre de sa malléabilité, plus il résiste à l'action de l'eau régale, sans pourtant que cette résistance soit absolue, même pour l'alliage à 2o p. ioo. Des essais ultérieurs nous ont appris qu'on peut obtenir des alliages malléables et plus inaltérables avec des proportions d'iridium bien plus considérables.
Avec ces alliages, on a fait des médailles et des monnaies qui ont pris l'empreinte du coin avec une perfection extrême, et qui présentent une couleur plus blanche que celle du platine ordinaire. Ces médailles ont été pesées au laboratoire des essais de la Monnaie et l'on a trouvé pour leurs densités :
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QUI L'ACCOMPAGNENT.
N° I N° II N III N° IV
21,57 21,30 21,21 21,20
Tous ces nombres correspondent à un état d'écrouissage très-énergique des métaux employés. Le frappage de ces métaux, quand on veut obtenir de forts reliefs, exige un recuit au blanc intense. Nous avons fait à ce sujet une remarque à laquelle
nous ne donnons aucune importance, mais qui vaut peut-être la peine d'être signalée. Les médailles en argent, en cuivre, en or et en platine se frappent avec une facilité d'autant plus grande que les métaux sont plus, fusibles, comme si les molécules, pour prendre par la pression verticale un mouvement horizontal dans le déplacement qui les portent
des parties latérales vers le centre où se trouve le relief, exigeaient un ramollissement de la matière métallique. Les expériences de Thompson et de M. Tyndall sur la glace donnent à penser que cette hypothèse n'est pas tout à fait dénuée de fondement. Ce qui caractérise ces alliages, c'est que l'iridium leur donne une rigidité croissante avec sa proportion,
sans que la ductilité en souffre, et que la résistance à l'eau régale augmente en même temps'.
L'alliage triple de rhodium, d'iridium et de platine a été obtenu pour la première fois par nous en fondant directement ou le minerai de platine ou le platineluimême avec cette espèce de résidus de platine qu'on obtient en précipitant par le fer les liqueurs débarrassées du platine et du palladium dans les fabriques de platine. Nous donnerons plus loin la composition de ce mélange très-complexe, où le rhodium est en très-notable quantité.
Platine, iridium et rhodium.