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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

5. Chaleur interne du globe démontrée par des mesures directes.

Quoique la chaleur interne du globe forme le fondement de tout le système de Hutton , ce n'est réellement " globe démontrée par des mesures que plus tard que ce fait capital a été constaté d'une directes, manière positive, c'est-à-dire à l'aide de mesures suffisamment exactes et assez nombreuses pour établir le Chaleur interne

fait d'une manière incontestable. Par une exception qui est rare dans les sciences d'observation, les idées spéculatives avaient, dans ce cas particulier, devancé la découverte de la réalité. Avant le premier mémoire de Hutton , on ne possédait guère sur l'accroissement de température dans les lieux profonds que les observations citées par Kircher en 1644 (1), et celles que fit Gensanne en 1749 dans les mines de

HISTORIQUE.

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roboré les idées qu'il avait puisées auprès de Dolomieu, avait rigoureusement défini, à l'aide d'un procédé d'a-

nalyse nouveau, la constitution minéralogique des roches volcaniques, et l'analogie qui unit toutes ces roches, lors même qu'elles sont de nature variée (1). Enfin on sait que plusieurs géomètres ont cherché à étudier par le calcul les conditions intérieùres du globe aux différentes époques. Je ne puis que signaler ici les recherches importantes faites dans ce but par Fourier, Lagrange, Laplace et Poisson (2). En résumé, c'est par plusieurs voies très-différentes que l'on est arrivé à admettre au rang d'idée mère en géologie l'idée de la chaleur interne, et à reconnaître l'importance de la doctrine du métamorphisme qui s'y rattache comme un effet à sa cause.

Giromagny. Les mesures prises en Saxe par Freiesleben

CHAPITRE V.

et de Humboldt datent de 1791; elles sont donc an-

MODIFICATIONS SURVENUES DEPUIS IIUTTON DANS LES IDÉES RELATIVES

térieures seulement à la seconde édition de l'ou-

AU MÉTAMORPHISME (3).

vrage du chef de l'école écosSaise. A partir de cette époque, les observations sur ce sujet se succèdent en grand nombre jusqu'à nos' jours ; les principales sont dues à d'Aubuisson, de Trebra, Arago, Dulong, MM. Fox, Boussingault, Reich, Delarive, Ermann, Walfer-

din et divers autres. Il existait cependant encore des causes d'erreurs qui soulevaient des objections sur le fait principal, lorsque M. Cordier, dans sou Essai sur la température de la terre (lu en 1825 à l'Académie des sciences et publié en 1827), leva les derniers doutes.

Antérieurement à cette publication, ce savant, chez lequel la vue de Ténériffe avait depuis longtemps cor(1) L'année même où Descartes publiait de son côté ses idées

sur la chaleur interne. Ces premières expériences sont dues à Schapelmann, Bergmeister à Schemnitz, en Hongrie.

Jusqu'à l'époque à laquelle nous nous sommes arrêté

plus haut au chapitre III, c'est-à-dire pendant le pre-

Travaux des géomètres

sur la chaleur planétaire.

La voie sèche est longtemps exclusivement admise

comme cause

(') Recherches sur différents produits des volcans. Journal des phénomènes

des mines, t. XXI, p. 249, 1807; t. XXIII, p. 55, 1808. Mémoire métamorphiques. sur les substances minérales dites en masse qui entrent dans la constitution des roches volcaniques de tous les âges. Journal de physique, t. LXXXIII, 1816. (2) On peut encore citer : Élie de Beaumont ; note sur le rapport qui existe entre le refroidissement progressif de la masse

du globe terrestre et celui de la surface. Comptes rendus, t. XIX, 1844, et l'Insiitut, p. 32, '845 ; Libri ; Mémoire sur la théorie mathématique des températures terrestres. Annales de chimie et de physique, t. II, p. 587; plusieurs mémoires importants de M. Hopkins et de M. Ilennessy.

(5) Au lieu d'attribuer, comme le faisait Hutton, la chaleur subie ultérieurement par certains sédiments à la température du fond de la mer, que l'on sait maintenant être très-basse, ou l'explique par d'autres causes, ainsi qu'on le verra dans la troisième partie dace travail.