Annales des Mines (1859, série 5, volume 16)
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DANS LES USINES DE L'OURAL.
CONSTRUCTION DES DIGUES D'ÉTANGS
blir des constructions, n'offre plus la même garantie
dans les monts Ouais. Dans ce pays, pour qu'une construction soit bien établie, il faut faire pénétrer ses fondations assez profondément dans le sol pour que
le froid n'en atteigne pas la base. On établit donc toute construction qui doit avoir de la durée sur des pilotis enfoncés assez bas pour que le dégel ne puisse les atteindre.
Pour un mur d'usine devant avoir, par exemple, om,8o d'épaisseur, on dispose les fondations de la manière suivante (Pl. V, fig. 1, 2 et 5). On enfonce deux rangées parallèles de pieux en laissant une distance de om,65 à om,-; o d'axe en axe des deux rangées et d"au tant
d'axe en axe de deux pieux consécutifs de la même rangée. Ils sont taillés en pointe à leur partie inférieure; on a exposé cette pointe pendant quelques in-
stants au feu, et on l'a munie d'un sabot en fer à deux ou trois branches comme on le fait chez nous. On' les enfonce avec des moutons de 700 à 1.3oo kilog. ;
la plus grande levée est de 6 mètres. Pour un pilotis de mur ordinaire on donne, dans un sol de résistance moyenne, 3o coups par pieu et en n'élevant le mouton qu'a. 3 ou 4 mètres. Lorsqu'il s'agit d'une fondation
devant supporter un laminoir, le refus est de om,o5 par volée de 20 coups. 11 doit être de om,oi au plus pour les pieux destinés à recevoir un gros marteau de forge. On enfonce en moyenne, pour les constructions solides, 6 pieux en 12 heures. L'appareil ordinaire pour l'élévation du mouton est une espèce de manège à quatre bras desservi par vingt ouvriers.
On emploie pour les pieux du bois de mélèze. A l'exception de sa partie méridionale, l'Oural ne produit que des bois résineux, et parmi ces bois c'est le
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mélèze qui offre le plus de résistance. On s'en sert de préférence pour le soutenement des galeries des mines, pour les radeaux devant supporter des machines, etc. Cependant, comme le mélèze commence à devenir rare, on lui substitue souvent le pin et le sapin pour les constructions d'une moindre importance. Après qu'on a enfoncé tous les pieux, on arase exactement leur surface, puis on les prépare à recevoir le chapeau.
Chaque chapeau doit rendre solidaires entre eux les deux pieux qui se correspondent dans les deux ran-
gées. A cet effet, on taille leurs têtes en forme de tenon sur une hauteur égale à l'épaisseur des traverses; on pratique des mortaises analogues dans celles-ci puis on consolide cet emboîtement en chassant de longs coins de bois dans la tête des pieux. Quelquefois, avant de poser les chapeaux sur les pieux, on garnit ceux-ci immédiatement au-dessous du
tenon d'une frette en fer afin de les empêcher de se fendre, et en même temps pour présenter à la traverse un point solide d'arrêt. Ces frettes se posent à chaud. Cela fait, on assemble toute la série des pieux au moyen de longrines, juxtaposées et recouvrant les chapeaux auxquels on les assemble par des entailles à tiers ou à quart de bois, et au moyen de chevilles en bois. Lorsqu'il s'agit d'une construction importante, on place les longrines jointives ; pour un mur de moindre importance, on peut laisser un certain écartement entre elles. On dérase exactement le radeau ainsi formé; à mesure qu'on a posé le bois, on a soin de le goudronner. La surface supérieure du radeau se trouve à peu près à i mètre au-dessous du niveau du sol. On y établit alors de la maçonnerie ou mieux du béton, et ensuite