Annales des Mines (1859, série 5, volume 16)
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CONSTRUCTION DES DIGUES D'ÉTANGS
DANS LES USINES DE L'OURAL.
de la maçonnerie; puis, arrivé au niveau du sol, on construit le mur. Pour un mur de on',8o d'épaisseur, il suffit de donner au radeau et à la maçonnerie de fondation 1 mètre de
largeur. Pour un mur de 1 mètre d'épaisseur,
on
donne au radeau 1.'",2o à o',3o. Lorsqu'il s'agit d'un mur plus épais et d' une charge considérable, on met
Construction de la digue
en terre.
trois rangées parallèles de pilots et l'on réunit les pilots trois à trois par des traverses qu'on recouvre ensuite de longuerines. Ces observations s'appliquent aux constructions en général ; elles trouvent aussi leur application dans la construction des digues , comme on le verra plus bas. On distingue dans une digue deux parties La digue proprement dite, en terre ; Les prises d'eau.
La longueur d'une digue est déterminée par les circonstances locales; on a déjà dit qu'elle est quelquefois d'un et même de plusieurs kilomètres. Les dimensions de sa section transversale dépendent essentiellement de la hauteur d'eau. Dans les digues d'une longeur peu considérable, comme celles qu'on fait généralement chez nous, de cette longueur est un des éléments qui influent sur la détermination de la section transversale ; dans les digues de l'Oural on n'en tient pas compte ; en effet, leur longueur est telle qu'on doit la considérer comme infinie par rapport à la section transversale. La hauteur à laquelle on élève l'eau derrière la digue
ne peut pas être prise arbitrairement; il est évident qu'elle dépend de la configuration du terrain, de fa quantité d'eau qu'on veut accumuler et de celle dont on veut réellement faire usage. La hauteur moyenne dans les monts Ourals est de 22',8o ; elle est souvent
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moindre, quelquefois beaucoup plus grande. Pour 2m,8o de hauteur d'eau, on donne à la digue elle-même à peu près 3 mètres de hauteur, et une largeur à la base
égale à trois fois la hauteur, soit 9 mètres pour une hauteur de 3 mètres.
Sur la moitié de. cette largeur et du côté de l'eau, on fait une excavation dans le sol jusqu'à ce qu'on ait atteint un fond non sujet aux infiltrations ; on substitue à la terre perméable enlevée, de la terre végétale argileuse ou mieux de l'argile qu'on dame soigneusement, puis on élève la digue. Celle-ci se fait en bonne terre végétale; on lui donne
une section trapézoïdale. Du côté de l'eau, son inclinaison sur l'horizon n'est jamais au-dessous de 45'; du côté opposé on peut lui donner la mêtne inclinaison
mais pour les digues élevées, elle est ordinairement plus forte, et le talus est garni d'un revêtement en maçonnerie; quelquefois on pratique de ce côté une banquette (fig . 4). On dame la digue soigneusement, couche par couche;
du côté intérieur on y place horizontalement des fas-
cines, paquets de branchages d'arbres résineux et de jeunes arbres qui ne manquent nulle part dans l'Oural. Une digue de 2 kilomètres de longueur, ayant la sec-
tion indiquée et des fondations de 2 mètres de profondeur, exige à peu près 55.000 mètres cubes de terre. En admettant qu'on prenne cette terre en moyenne
à 4 kilomètres de la digue, on peut évaluer qu'il faut pour l'extraction, le transport et la mise en place : 100.000 journées .d'ouvriers, et i80.000 journées de chevaux.
En employant 3oo ouvriers et 5oo chevaux, il l'au'roi« xvi, 1859. 90