Annales des Mines (1859, série 5, volume 16)
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PSEUDOMORPHOSES.
reconnaître, examiner sa cassure dans le sens perpendiculaire aux lamelles. Dans la variété d' Amity (Maine), qui avait été désignée sous le nom de chlorophyllite, il est facile de constater que de larges lames de mica vert
sont très - rapprochées, et qu'elles alternent avec de l'iolite bleuâtre. Est-il bien certain aussi que le mica pseudomorphose le disthène ? Je ne le pense pas; il m'a paru seulement que le disthène enveloppait fréquemment une proportion plus ou moins grande de mica qui lui était mélangé et dans lequel il pouvait même se fondre. Mais cette circonstance n'a rien qui doive surprendre, car le disdiène se trouve surtout dans des roches qui sont trèsriches en mica; en outre le mica qui le pénètre est tout à fait identique à celui du micaschiste dans lequel il s'est formé ; il est donc bien .visible que le mica et le
disthène ont cristallisé simultanément et en même temps que la roche qui les renferme.
La même remarque s'applique à l'andalousite, à la cbiastolite , à la staurotide ,
à l'amphibole, au py-
roxène, etc., qui sont souvent plus ou moins pénétrés par des micas. Dans les échantillons très-nombreux que j'ai examinés, ces divers minéraux n'étaient pas pseudomorphosés ; ils enveloppaient simplement des micas identiques à ceux des roches dans lesquelles ils s'étaient formés. La chlorite à grandes lamelles qui, dans le schiste chlorite, enveloppe et pénètre souvent de la manière la plus intime des cristaux de fer oxydulé, et qui ne diffère pas de celle qui constitue le schiste chlorite lui-même, ne me palaît pas non plus résulter d'un pseudomorphisme.
Je suis porté à croire qu'il y aurait lieu de taire des suppressions assez nombreuses parmi les minéraux qui sont regardés comme pseudomorphiques, et surtout
PSEIMOMORPHOSES.
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parmi les silicates. Les seuls minéraux pseudomorphiques qui devraient être conservés sont ceux qui prennent la forme d'un autre et qui de plus sont susceptibles de le remplacer complètement. Il est d'ailleurs facile de comprendre que quand des minéraux ont cristallisé simultanément, ils ont pu s'associer et s'envelopper en toute proportion ; c'est de reste ce qui ne tardera pas à devenir encore plus évident. L'enveloppement est quelquefois accompagné Enveloppement
d'orientation , et alors il convient encore de distinguer plusieurs cas. L'orientation s'observe à l'état rudimentaire dès que
les deux minéraux sont groupés l'un par rapport à l'autre avec quelque symétrie. C'est, par exemple, ce qui paraît avoir lieu dans la
galène de Neudorf au Hartz qui forme une croûte mince plus ou moins régulière autour de la chaux carbonatée. D'après MM. Schéerer et Blum , cette galène est en cristaux très-brillants qui atteignent la grosseur d'une noisette et présentent des combinaisons de l'octaèdre, du cube, du dodécaèdre rhomboïdal; elle enveloppe la chaux carbonatée, et de plus elle en est enveloppée; son épaisseur se réduit souvent à celle d'une feuille de papier. Le grenat offre la même particularité à Arendal , à la Bergstrasse et au Canigou; car ses cristaux enveloppent de la chaux carbonatée qui est également cristallisée, et l'épaisseur de leurs parois peut devenir microscopique. Quelquefois aussi un cristal de grenat enveloppe de l'épidote vert pistache qui enveloppe à son tour de la chaux carbonatée. En outre, le grenat peut envelopper de même du feldspath, du quartz, de l'hornblende, du diallage, du gypse, etc. L'id.ocrase de Cbristiansand qui s'est formée dans le
avec orientation.