Annales des Mines (1859, série 5, volume 16)
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PSEUDOMORPHOSES.
qui se présente pour plusieurs des minéraux qui viennent d'être examinés, notamment pour les tourmalines, pour les variétés de pyroxène et d'amphibole, ainsi que pour rouralite. Si, comme l'a fait remarquer M. Schéerer, l'eau joue
dans les silicates le rôle d'une base, des silicates anhydres pourront d'ailleurs cristalliser en même temps
que des silicats hydratés et de plus leur être isomorphes. C'est ce qui explique l'enveloppement et l'orientation de l'hornblende et du diallage dans reupho-
tide. De même il est possible qu'il faille attribuer à l'isomorphisme ou bien à rhomceomorphisme l'association de raugite et du schillerspath dans le schillerfels du Hartz, ainsi que celle de divers minéraux anhydres avec des minéraux hydratés. Du reste, nous avons vu que l'association avec orien-
tation s'observe même entre des minéraux qui diffèrent complétement de forme et de composition. En résumé, l'enveloppement de deux minéraux, surtout lorsqu'il est accompagné d'orientation, s'explique très-simplement par une cristallisation contemporaine.
Ces minéraux peuvent avoir une composition et une forme quelconque ; cependant, quand l'orientation a lieu autour d'un axe, il y a généralement quelque analogie dans leur forme ou dans leur composition ; de
plus, pour le mica, la tourmaline, rouralite et pour divers exemples qui ont été cités, les deux minéraux associés sont les variétés d'une même espèce minérale. Hâtons-nous d ajouter toutefois que ces faits peuvent aussi s'interpréter d'une manière toute différente, et des savants éminents de l'Allemagne, notamment MM. G. Rose, Haidinger, Blum, G. Bischof,, Rammelsberg en
ont cherché l'explication dans le pseudomorphisme. Leur exemple n'a pas tardé à. être suivi par la plupart des
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minéralogistes, et actuellement cette dernière hypo-
thèse est de beaucoup la plus généralement adoptée. Après avoir exposé notre manière de voir, il est donc nécessaire de discuter plus complètement l'origine des minéraux enveloppés ou enveloppants, et c'est ce que nous allons essayer. Lorsqu'un minéral est enveloppé dans un autre, trois cas seulement peuvent se présenter, suivant qu'il lui est antérieur, contemporain ou postérieur.
Ainsi, le quartz en grains qui est enveloppé par la chaux carbonatée de Fontainebleau lui est évidemment antérieur. Dans ce cas, il y a simplement mélange du minéral enveloppé qui est resté inerte. Mais les circonstances dans lesquelles le minéral enveloppé est antérieur sont assez exceptionnelles et le plus généralement il est contemporain ou postérieup. Le minéral enveloppé est contemporain de celui qui l'enveloppe, surtout quand l'enveloppement est accompagné d'orientation, comme dans les divers exemples
qui viennent d'être cités; et c'est notamment bien visible pour le clisthène et la staurotide, rhornblende et l'actinote, rbornblencle et le diallage, l'hornblende et l' hypersthène, rhornblende et l'augite dans r ()tirante, le feldspath et le quartz dans les roches globuleuses. Cependant, la solidification des deux minéraux ne s'est
pas opérée absolument au même instant, et généralement l'un d'eux s'est formé avant l'autre. Il est même possible que l'un ou l'autre d'entre eux résulte d'une cristallisation nouvelle de la roche qui le renferme; et, en un mot, d'un métamorphisme. Si l'on prend rouralite pour exemple, l' hornblende, dans cette hypothèse, se serait développée aux dépens de l'augite qui lui est antérieur et qui aurait conservé sa forme première. Le pseudomorphisme de l'augite serait alors
Un -minerai enveloppé
est antérieur, contemporain ou postérieur au minéral enveloppant,