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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

niés et si bien cristallisés, ce que peuvent subir des roches lorsqu'elles sont exposées à l'action permanente

de certains agents, sous la pression, sans laquelle quelques-uns de ces agents ne sauraient acquérir toute leur énergie, ni d'autres même subsister. Quelque chose de tout à fait comparable est offert par le petit massif basaltique de Kaiserstuhl dans le grand-duché de Bade (1). Un lambeau de calcaire, ar-

raché par le basalte aux terrains qu'il a traversés, a été modifié par lui de la manière la plus intime. Ce calcaire devenu tout à fait lamellaire , renferme des cristaux de fer oxydulé titanifère, de pyrite de fer, de mica magnésien, de perowskite, de pyrochlore , du quartz cristallisé et d'innombrables aiguilles d'apatite. Le privilège, si exceptionnel parini les roches en con-

tact avec les basaltes, qui caractérise le calcaire du Kaiserstuhl , me paraît résulter de son gisement. Ce calcaire est en effet situé au fond d'un cirque de soulèvement. Avant que la dernière dislocation subie par le massif mît le calcaire au jour, il était soumis , à une

certaine profondeur, et, par conséquent, sous pression, aux eaux chaudes dont le basalte était lui-même imbibé et qui ont aussi déposé des minéraux dans ses innombrables boursouflures. De même que le calcaire du Kaiserstuhl, les calcaires si riches en minéraux variés de la Somma et celui du Latium, ont été élaborés dans des points où se sont formés des cratères de soulèvement. Quand les couches qui fermaient hermétiquement le lieu où se passaient ces réactions chimiques ont donné, en se brisant, issue (i) Annales des mines, 5' série, t. XII, p. 322.I1 eu est encore de même des schistes devenus micacés que M. Mitscherlich a observés dans les produits volcaniques de l'Eifel (Naumann. Geognosie, t. I, p. 791).

EXPÉRIENCES ET CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES.

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aux agents qui les produisaient, ces réactions ont cessé d'avoir lieu. Or quelle différence d'actions peut-il exister, dans le cas qui nous occupe, entre ce qui se passe à la surface

et ce qui se passe dans les régions profondes ? Pas d'autre, selon toute apparence, que celle qui est due à la différence des pressions.

Ajoutons, d'ailleurs, que si la vapeur d'eau trèschaude, pas plus que l'eau liquide jusqu'à son point d'ébullition, ne peut arriver à produire dans les expériences ordinaires des silicates, tels que ceux que nous offrent les terrains métamorphiques, c'est qu'il manque

pour cela quelque chose d'essentiel, et tout annonce que, ce qui manque, c'est la pression. En résumé, nous venons de voir comment on peut à quiT Touprécède bon droit soupçonner le concours de la chaleur, de l'eau ce conduit à faire envisager l'eau et de la pression comme capable de produire les princicomme un agent paux phénomènes du métamorphisme. Il ne restait qu'à de première se placer dans des conditions aussi voisines que pos- etàimportance, étudier expésible de celles dans lesquelles la nature paraît avoir agi, rimentalement ses effets

et à examiner si l'on obtiendrait la reproduction des minéraux caractéristiques. Tel est le but d'une série

d'expériences que j'ai entreprises et dont je vais rendre compte. CHAPITRE IV. EXPÉRIENCES SUR L'ACTION EXERCÉE DANS LA FORMATION DES SILICATES PAR L'EAU SURÉCHAUFFÉE,

Plusieurs de ces expériences ont déjà été décrites dans un mémoire précédent (1). Je crois cependant devoir reproduire ici les principaux résultats qui sont (,) Observations sur le métamorphisme et recherches expérimentales sur quelques-uns des agents qui ont pu le produire. Annales des mines, 5' série, t. XII, p. 289. 1857, et Bulletin de la société géologique de France, te série, t. NV, p. 97, 1858.

sous chaleur et pression.