Annales des Mines (1859, série 5, volume 16)
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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.
pour transformer l'obsidienne en feldspath cristallisé et déposer le pyroxène en cristaux parfaits. Ainsi, dans l'un. comme dans l'autre cas, l'eau paraît favoriser le départ de substances qui resteraient mélangées, et permettre
la cristallisation des silicates à une température bien inférieure à leurs points de fusion (1). C'est encore par l'influence de cette sorte d'eau mère que les mêmes silicates peuvent cristalliser dans une succession, qui est souvent opposée à leur ordre relatif de fusibilité. On sait par exemple que l'amphigène, silicate d'alumine et de potasse, qui est infusible, s'est développé, dans les laves de l'Italie, en cristaux souvent très-volumineux, qui empâtent de nombreux cristaux de pyroxène, substance dont on connaît la fusibilité. Séparation
du quartz dans le granite et le porphyre.
Ces anomalies apparentes se présentent d'une manière encore plus frappante dans le granite, qui diffère de tous les produits de fusion sèche que nous connaissons, et on a cherché à s'en rendre dompte par di-
verses conjectures. On peut l'expliquer à peu près de la même manière ; seulement dans le granite l'action de
l'eau paraît, d'après les observations de M. Élie de Beaumont, avoir été, encore plus que dans les laves, aidée par quelques auxiliaires, tels que des chlorures et fluorures. Dans les porphyres feldspathiques quartzi-
fères, l'eau a pu suffire seule pour donner naissance anx cristaux bipyramidés qui caractérisent cette rocher C'est encore là un phénomène de départ qui n'a aucun analogue dans les produits de la voie sèche. (I) Je rappellerai ici l'opinion de Dolomieu sur la cristallisation des laves. « Je le répéterai peut-être pour la centième fois ; les laves compactes ne sont pas des vitrifications et leur fluidité au sortir des volcans, laquelle se continue beaucoup plus longtemps que ne devrait le permettre leur refroidisse ment, est un effet très-singulier d'une cause qui n'est pas encore'déterminée » (Journal des mives, n.37, p. in)Q, 1797).
EXPÉRIENCES ET CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES.
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La remarquable association de silicates anhydres et Reproduction principaux de silicates hydratés que présente le basalte, le phono- deséléments lithe et d'autres roches, n'a plus rien de surprenant, de basalte. après les expériences dont je viens de rendre compte. Car dans la même opération et dans le même tube, j'ai obtenu des cristaux de pyroxène disséminés au milieu d'une zéolithe, c'est-à-dire simultanément deux éléments constitutifs du basalte. Une difficulté plus grande s'offrait encore, quand on Sorte de considérait, d'une part, l'état de mollesse DU même de ramollissement fluidité de certaines roches éruptives, et d'autre part, aqueux éprouvé par le verre, leur faible chaleur primitive, bien établie par diverses et probablement circonstances. Cette difficulté est encore levée quand on à laanalogue mollesse primitive considère ce qui s'est passé, toujours dansles mêmes exde périences. Des tubes en verre parfaitement réguliers certaines roches ont été retrouvés, après l'opération, gauchis, déformés, éruptives. couverts d'ampoules, de manière à prouver qu' ils ont subi un véritable ramollissement. D y a plus : quelquefois le tube a en quelque façon disparu ; il s'est transformé en une sorte de boue, présentant probablement une grande analogie, tant comme consistance que comme compo-
sition, avec l'état originaire de certaines roches éruptives.
Il se produit ici un phénomène très-remarquable et sur lequel j'aurai occasion de revenir : quoique le verre perde une partie de ses éléments en se transformant, il augmente considérablement en volume ; cette augmentation va à plus du tiers du volume primitif. Quand on voit l'importance du rôle de fealidans les phénomènes que je viens de passer en revue, n'est-on
pas conduit à lui attribuer aussi, à plus forte raison, le premier rôle dans les actions méiamorphiques, surtout si l'on considère la grande étendue et la remarquable uniformité de ces actions,
Gonflement considérable du verre.
Déductions euncernant les roches met'amorphiques.