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Annales des Mines (1859, série 5, volume 16)

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ÉTUDES ET EXPÉRIENCES SUR LE MÉTAMORPHISME.

exister d'eau liquide sûr la terre, avant que la température de sa surface se fût abaissée au-dessous du degré de chaleur qui peut donner à la vapeur d'eau une tension de 25o atmosphères. La surface du globe était donc à cette époque à une température très-élevée, et s'il existait des silicates à la surface du globe, ils avaient dû s'y former par voie sèche. Plus tard, quand l'eau eut commencé à se constituer à l'état liquide, elle dut réagir sur ces silicates préexistants et donner ainsi naissance à toute une série de produits nouveaux. Par une véritable action métamorphique, l'eau de cet océan primitif fit d'abord disparaître la structure propre aux masses fondues en les pénétrant, et forma ensuite, de même que dans nos tubes, des minéraux cristallisés au moyen des principes mêmes qu'elle parvenait à dissoudre. Ces matières, formées ou suspendues au sein du liquide, devaient se précipiter sur son fond, avec des caractères variables dans le dépôt, à mesure que la chaleur du liquide diminuait. lire Ces diverses périodes de décomposition et de recomde la formation du granite position chimique où intervient la voie humide dans et des roches schisteuses ces conditions extrêmes qui touchent à la voie sèche, cristallines. sont-elles l'ère de la formation du granite et des roches schisteuses tout à fait azoïques et cristallines ? On ne peut pas l'affirmer d'une manière absolue, mais on doit le présumer, surtout si l'on considère que, dans cette hypothèse , il s'est formé deux séries de produits, les uns tout massifs, les autres présentant des indices de sédimentation, et, qui se lient l'un à l'autre d'une ma-

EXPÉRIENCES ET CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES.

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nière insensible : c'est en effet ce qui existe dans la nature pour le granite et le gneiss.

Enfin, pour terminer, je remarquerai que s'il y a eu un moment où les roches étaient exclusivement sous l'empire de la voie sèche, elles sont passées sous le régime de la voie humide à une époque bien plus reculée qu'on ne l'avait admis jusqu'à présent. On ne trouverait peut-être pas aujourd'hui sur le globe de roches auxquelles on puisse assigner, en toute

certitude, une formation due exclusivement à la voie sèche, sans aucun concours de l'eau. Cependant il est un exemple qui nous montre ce que pourraient être de semblables roches, et il nous est fourni par les aérolithes. Ces corps, en effet, n'offrent dans leur constitu-

Pourquoi les aérolithes manquent-elles de granite?

tion essentielle ni eau, ni combinaison hydratée. N'est-il pas singulier que, formés de silicates des mêmes bases que ceux de notre globe, ils n'aient jamais présenté ni quartz, ni mica, ni granite, mais des corps que l'on ne

rencontre pas dans l'écorce terrestre, tels que le fer métallique, des phoseures et des carbures métalliques. L'existence de ces corps paraît protester contre toute présence de l'eau. N'est-ce pas là un nouveau motif, quoique tiré d'un peu loin à la vérité, pour croire à l'impuissance de la chaleur seule à produire le granite ? structura Dans l'hypothèse que nous venons d'indiquer, les Laschisteuse premiers dépôts de la mer seraient restés longtemps est très-frequente dans ces plus dans un état de mollesse, éminemment favorable à la anciens terrains. production de la structure schisteuse. Elle a causé déjà Les feuillets de ces roches, aussi bien que ceux des une compression latérale terrains métamorphiques moins anciens, ont en gé- comparable

néral une position voisine de la verticale, même en de- aux refoulements

d'eau répartie uniformément à la surface du globe une épais. seur de 2 ,565 mètres, ce qui correspond à une pression de de 248 , soit, en nombres ronds, de 250 atmosphères.

hors des chaînes de montagnes, dans des contrées comme la Suède, le Limousin, la Moravie, dont le relief

qui ont plus lard produit les chaînes

de montagnes.