Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1859, série 5, volume 16)

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BULLETIN.

BULLETIN.

Sur les machines Engerth à huit roues couplées.

Annales, « la cherté des bandages de qualité supérieure. Les » bandages de qualité médiocre sont aujourd'hui la seule sau-

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Les Annales des mines ont rendu compte de la transformation qu'a subie une des machines du réseau de l'Est à la suite de la discussion du type auquel elle appartenait (p. /hl et suiv. de ce volume).

Cette machine a marché sans interruption pendant un an; elle a été de la part des ingénieurs et des agents du matériel l'objet d'un examen incessant et minutieux. Il n'y a qu'une voix sur son compte. A la suite de cette expérience concluante, s'il en fut, la compagnie de l'Est vient de déclarer la question tranchée et de décider l'application, ci toutes les machines Enger th qu'elle possède, de la transformation décrite dans la note précitée. Ces machines appartiennent toutes à la même variété, caractérisée par le porte-à-faux des points d'appui de la boîte à feu sur les prolongements des longerons du tender. La transformation définitive, débarrassant la machine de toutes les pièces de l'accouplement, s'opère, comme on l'a déjà dit, dans des conditions beaucoup plus favorables, à tous égards; que pour la première, faite à titre de vérification préalable. Les détails seront au surplus publiés dans une des prochaines livraisons. La dépense s'élèvera à peu près à 6.0oo fr. par machine. On aura ainsi des machines beaucoup plus maniables, plus flexibles, beaucoup moins sujettes à dérailler, moins difficiles à remettre sur les rails, en cas d'accidents de ce genre ; on aura plus d'adhérence et une répartition beaucoup meilleure ; on ména-

gera les bandages et la voie.Tous ces avantages pour i/i5 ou 1/20 du prix de la machine, ce n'est assurément pas trop cher. Cette opération a été cependant attaquée dans un mémoire publié récemment par un ingénieur attache autrefois au chemin de Saint-Germain, et aujourd'hui, si je ne me trompe, au chemin du Midi. Puisque l'expérience se faisait, cet ingénieur

aurait pu s'enquérir des résultats et éviter ainsi à ses critiques le désagrément de venir se. heurter contre les faits. En présence de la détermination prise par la compagnie de l'Est, toute réponse sur le point capital est superflue. Je m'arrêterai seulement à certains passages du mémoire dont il s'agit; aux uns, parce qu'ils sont de nature à donner par trop le change au lecteur ; aux autres, parce qu'ils me fourniront l'occasion de présenter des remarques de quelque utilité.

I.

« On ne doit regretter qu'a demi, » disait la note des

» vegarde des rails ; c'est seulement quand les bandages s'usent » et s'écrasent que le service du matériel reconnaît la nécessité » de limiter la charge des roues.» Suivait un exemple. L'auteur du mémoire, par un procédé de discussion heureusement peu usité, fait abstraction complète du membre de phrase souligné, ainsi que de ce qui précède et de ce qui suit cette phrase ; je me trouve ainsi, de par lui, avoir émis cette assertion, qu'il vaut mieux, pour les rails, avoir affaire à de mauvais bandages,

lors même qu'on ne les remplace pas, à des bandages qui se déforment et s'écrasent, qu'a de bons bandages qui conservent intact leur profil normal ! L'auteur se ménage ainsi une facile réfutation ; mais qui donc réfute-t-il ? Il est constant, ajoutait la note des Annales, que l'acIl. « » tion de huit roues solidaires, dont les diamètres ne sont jamais » rigoureusement égaux, el procédant dès lors par glissements » continuels sous des charges considérables, est pour la voie » une cause incessante de dégradation. »

Nous nous demanderions, » dit à ce sujet le mémoire, comment une machine à huit roues couplées peut produire, par » suite des différences de diamètre des roues, une altération

» plus sérieuse de la voie que deux machines à six rouas couplées; les différences de diamètre ne se produisent pas autre» ment que par la marche (1), elles sont donc identiques! » Et plus loin : « Leurs roues usent la voie de la même manière que n celles des autres machines à roues couplées. » Ce qui revient à dire que l'auteur se demande en quoi l'égalité rigoureuse des diamètres est plus impossible à maintenir entre huit roues qu'entre six, entre six qu'entre quatre! Cette égalité est, pour toutes les roues assujetties par leur accouplement à prendre une vitesse angulaire commune, la

condition sine .quei non de l'absence des glissements, huit roues, parfaitement égales en sortant du tour, cessent bientôt de l'être en service, par suite des usures différentes qu'entraînent l'inégalité des charges et le défaut d'homogénéité. Une fois l'égalité troublée par une roue, par une seule, les glisse-

ments interviennent, et le mal s'aggrave rapidement par ses (t) Ceci, du moins, est incontestable: sans la marche, il n'y aurait pas d'usure!