Annales des Mines (1860, série 5, volume 17)
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DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS.
SITUATION COMMERCIALE DES 11OUILLÈRES
Ce tableau montre que si la production du Nord de la France s'est beaucoup accrue dans ces dernières années, les importations belges et anglaises ont suivi une progression plus rapide encore ; notre production
est restée à peu près stationnaire en 1858 et
1859,
tandis que les importations se sont accrues. Tous les combustibles importés de Belgique viennent faire concurrence à ceux de nos bassins du Nord; parmi les importations de houilles anglaises, la moitié environ arrive sur leur marché ; les autres pays étrangers n'y envoient point ; c'est donc avec les houillères de Belgique et d'Angleterre, c'est-à-dire avec les houillères les plus importantes et les plus riches de l'Europe, que nos charbonnages du Nord ont à lutter. Nous voyons qu'en 1858 ils ont placé, nombres ronds, 20.000.00(1 quintaux métriques contre 5o.000.000 quintaux métriques de houilles belges et 6.000.000 quintaux métriques de houilles anglaises ; la France consomme aujourd'hui environ 120.000.000 quintaux métriques par an ; les quantités que nous considérons, 5G. 000.000 quintaux métriques, représentent près de la moitié de sa consommation totale. Elles se placent en Normandie, à Paris et aux alentours, dans le Nord, près de la frontière belge et dans les départements' qui l'avoisinent;
le bassin du Nord entre pour plus d'un tiers dans l'approvisionnement de ces contrées ; il figure pour un sixième dans celui de la France entière. Comparaison
entre la nature et la quantité des houilles françaises,
la nature et la qualité et
des houilles belges et anglaises.
r.
On rencontre dans le Nord de la France des houilles
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et du Nord de la France, nous avons été conduit à les diviser en six catégories 1° Houilles maigres ; 2° Houilles demi-grasses ou demi-maigres ; 5° Houilles grasses maréchales à longue flamme ;
4. Houilles dures ou grasses maréchales à longue flamme;
5° Houilles grasses à longue flamme 6° Houilles sèches à longue flamme. Nos houilles maigres ne le cèdent en rien à celles de Charleroi pour la cuisson de la brique et de la chaux ; elles remplacent avantageusement l'anthracite, qui nous manque ainsi qu'à la Belgique, et que le pays de
Galles produit en si grande abondance (1); leur gisement est riche et vaste, et les veines sont puissantes et régulières.
Notre production en houilles demi-grasses n'est point considérable; peu de mines en produisent ; de plus, le charbon qui sort de la fosse n'est point gailleteux, et ne donne pas beaucoup de gros. En Belgique, au contraire, un grand nombre de mines produisent cette espèce de charbon, et il s'y trouve une forte proportion de gros ;
le gros et la gailleterie sont très-recherchés pour le chauffage domestique; au feu ce charbon brûle sans fumée et dure longtemps.
L'Angleterre nous envoie les charbons de Cardiff, dont la qualité est semblable à celle de nos houilles demi-grasses, et qui sont propres aux mêmes usages ; nos houillères ont donc l'infériorité vis-à-vis de la Belgique et de l'Angleterre sous le rapport de la production de cette nature de charbon. Au point de vue
de même nature et de même qualité que celles que nous envoient la Belgique et l'Angleterre. Dans un tra-
vail que nous avons fait sur les houilles de Belgique
(i) En 1855, la production de l'anthracite dans le Sud du pays de Galles s'est élevée à 997.500 tonnes.