Annales des Mines (1860, série 5, volume 17)
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nu NORD ET DU PAS-DE-CALAIS.
SITUATION COMMERCIALE DES HOUILLÈRES
nére largement, et de les obliger à se tourner vers d'autres industries qui les payeront moins suivant toutes probabilités; ce changement en tout cas ne peut avoir lieu pour eux sans souffrance au moins momentanée. La suppression des droits de navigation ne remédie pas seulement à cet inconvénient dont il serait puéril de dissimuler la gravité, il a l'avantage encore, combiné avec la réduction de droits sur les houilles anglaises,
d'amener un accroissement de production pour nos mines, par suite de provoquer de nouvelles demandes
de travail dans les campagnes et par une industrie qui paye bien. En renonçant aux droits de navigation, le trésor perd sur les voies que nous considérons 2. 000, 000 000. 000 ; raisonnons sur ce dernier chiffre, quoique trop fort. Admettons aussi que cette circonstance pumette aux mines de Belgique et de France de maintenir leurs prix de (0.45 par tonne plus élevés qu'elles n'auraient pu le faire sans cela. En ce qui concerne nos mines il y a compensation. Les consommateurs payeront de plus à la Belgique 7 oo.000 francs; ils payent en moins 5.000.000 sur les canaux ; c'est 2oo.000 francs de bénéfice pour eux, En résumé, le sacrifice que ferait l'État serait de 4.900.000 francs, et le pays gagnerait 7.2oo.000 fr,,
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sures que le gouvernement vient de prendre, à augmen -
ter la production et le travail. Ces mesures, qu'il nous soit permis d'en apprécier ici
la portée, parce qu'elles se lient intimement à notre sujet, n'auront peut-être point pour effet de donner la vie à meilleur marché; peut-être même la rendrontelles plus chère; mais elles auront pour effet, une fois les souffrances et les difficultés inséparables d'une réforme radicale, surmontées, d'augmenter la richesse nationale et de procurer aux masses un travail abondant et lucratif; c'est ce qui a lieu en Angleterre, comme M. Gladstone le constate dans le passage sui-
vant, et, si nous suivons les mêmes errements, c'est ce qui aura lieu en France. M. Gladstone s'exprime ainsi: « Je n'hésite pas à dire que c'est une erreur de supposer que le meilleur moyen de soulager les classes ouvrières soit simplement d'opérer sur les objets qu' elles consomment.
Si vous voulez leur procurer la plus
grande somme de biens, il faut opérer de préférence sur les objets qui leur assurent la plus grande somme d'ouvrage. Qu'est-ce qui a le plus changé leur position
dans ces dernières années? Ce n'est pas que le législateur a supprimé par-ci par-là un ou deux pence sur quelque objet consommé par les classes ouvrières. Ce n'est pas là ce qui a amélioré leur condition, comme nous l'avons vu dans les dix ou quinze dernières
la différence est de 2.5oo.000 francs ; elle serait de 7oo.000 francs plus forte sans la suppression des tarifs sur les canaux.
années : c'est d'avoir affranchi le travail ; c'est d'en avoir élargi le champ de manière à augmenter les sa-
Mais ce faible désavantage sera racheté par un accroissement rapide dans la production de nos mines, accroissement qui aura bientôt pour effet de le faire disparaître; et qui contribuera, avec les grandes me-
« C'est là le principe d'une saine économie politique applicable à la législation commerciale, et c'est là le principe d'après lequel je vous invite à agir. » On voit que le ministre anglais attache une impur-
laires