Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1860, série 5, volume 18)

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ORDRE STRATIGRAPHIQUE

Parmi les relations géologiques anormales des couches alpines, la plus anciennement connue et en même

temps la plus remarquable est l'alternance des grès anthracifères à empreintes végétales houillères avec des calcaires à fossiles du lias (1). Elle a été signalée en 1828 par M. Élie de Beaumont à Petit-Coeur en Tarentaise et dans la partie des Alpes comprise entre la vallée de l'Arve en Maurienne et la montagne du Chardonnet (Hautes-Alpes). Nous avons nous-même vérifié ce fait important clans tous ses détails et montré qu'il était également vrai au delà du Chardonnet, dans le reste de la Tarentaise, de la Maurienne et du Briançonnais. Depuis lors, plusieurs autres faits paléontologiques anormaux ont été indiqués en Suisse et en Savoie dans des systèmes de couches renfermant des fossiles jurassiques, crétacés ou tertiaires (2). Quoique

ET CARACTÈRES PALÉONTOLOGIQUES.

logie.

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Ainsi que tous l'avons dit en commençant,

l'attention des géologues est aujourd'hui fixée sur ceux de ces cas exceptionnels qui ont été décrits. Quant à

leur opinion sur la matière dont on doit les interpréter, nous croyons ne pas nous écarter de la vérité en disant que le sentiment dominant est celui de l'incertitude. Si, d'un côté, les faits signalés paraissent positifs, de l'autre, on hésite à en tirer des conséquences qui modifieraient essentiellement des théories généralement adoptées. On attend que les observations soient plus nombreuses. Le but de ce mémoire est d'en faire connaître de nouvelles et de contribuer ainsi à éclair-

cir, autant qu'il dépend de nous, une question sur

nombreux, nous croyons que beaucoup sont restés inconnus, parce que les géologues qui les ont observés

l'importance de laquelle on est d'ailleurs d'accord. Avant d'entrer en matière, nous croyons utile de Deuxtniani.ères préciser et d'apprécier en peu de mots les deux seules les aneorieers suppositions qu'il soit possible de faire pour interpré-Palé""giqueb. ter les anomalies paléontologiques dont il s'agit. L'une et l'autre ont eu leurs défenseurs et leurs con-

n'y ont pas vu autre chose que des bouleversements

tradicteurs. D'un côté, on a soutenu que toutes les

du sol. D'après l'ensemble de nos études sur les Alpes

fois qu'il y avait dans les Alpes des alternances ou des superpositions en désaccord avec les caractères paléontotogiques des roches, cela résultait de ce que les couches primitivement dans une position normale avaient été renversées ou repliées sur elles-mêmes par l'effet de dislocations postérieures à leur dépôt, en sorte que

les cas exceptionnels mentionnés soient déjà assez

occidentales, nous pensons aujourd'hui qu'il serait difficile de tracer dans le Dauphiné et la Savoie une coupe géologique un peu longue sans que, sur quelques-uns de ses points, la stratigraphie fût en opposition avec ce qu'on appelle les lois de la paléonto(i) Cette anomalie existe entre des fossiles appartenant à des règnes différents. Elle n'en est pas moins grave, et a été jugée telle par tous les paléontologistes. (2) Parmi les mémoires où il est fait mention d'inversions

paléontologiques, nous citerons particulièrement ceux de MM. Favre et Bruner. Voyez les Archives des sciences physiques et naturelles de la Bibliothèque universelle de Genève, tome ii, page 114 ; tome 21, page 5; et tome 36, page 334.

l'anomalie était la conséquence de ces bouleversements et nullement d'une dérogation aux lois de la succession des fossiles. D'un autre côté on a rejeté cette explication comme contraire à l'observation. On a dit que si les renversements ou les contournements invoqués étaient réels, ils seraient susceptibles d'être démontrés par des considérations purement stratigraphiques, et que jusqu'à présent, personne n'était par.;