Annales des Mines (1860, série 5, volume 18)
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ROCHES NON STRATIFIÉES.
AZOTE ET MATIÈRES ORGANIQUES.
et un dépôt de soufre, mais elle dégage aussi de l'eau, de l'ammoniaque et une matière organique. Pour le fer météorique de Caille, la distillation est au contraire alcaline, et rien qu'a l'odeur, il est facile d'y reconnaître l'existence d'une matière organique. La météorite tombée le 9 décembre 1858, à Ausson près de Toulouse, donne clans le tube une odeur empyreumatique piquante et très-sensible ; sa distillation est d'abord alcaline ; mais ensuite elle devient acide, à cause du dégagement d'acide sulfureux provenant de son sulfure de fer (1). La météorite tombée le 15 octobre 1858, près de Julbagh, au cap de Bonne-Espérance, a été examinée par Faraday, \VCililer et Harris. Elle renferme, indépendamment du carbone, 2,5o p. t. 000 d'une substance bitumineuse ; à la distillation, elle donne de l'eau, ainsi qu'un léger dépôt de sulfate d'ammoniaque (2). Enfin une météorite gris noirâtre, silicatée , avec fer métallique et pyrite de fer, m'a donné une distillation alcaline et une odeur empyrecunatique bien prononcée, semblable à celle du tabac. En la soumettant au procédé pour le dosage de l'azote, j'ai constaté qu'elle en renferme seulement... 0,05. -
Ces différents essais montrent bien que les météorites
peuvent contenir des matières organiques et même de l'azote. Toutefois, les météorites ont traversé l'atmosphère ; elles sont très-sujettes à se couvrir de rouille dans leurs parties métalliques et il est même rare qu'elles soient encore à l'état primitif; une partie de leur azote peut (i) Voir relativement à cet aérolithe : Leymerie. Actes de la société Linnéenne de Bordeaux, t. XXIII, 186o. (2) Rammelsberg. Handbuch der Mineralogie, p. 952. /860. L'Institut, 18 mai 1859, n° 1325, p. 163.
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donc provenir de l'atmosphère et surtout de l'ammoniaque qui s'est formée dans la rouille. Les roches éruptives, qu'elles soient plutoniques ou volcaniques, contienpent 'généralement des matières organiques et de l'azote ; mais leur proportion d'azote est très-faible, et le plus souvent en rapport avec celle trouvée dans les minéraux qui les composent. Il est facile de constater l'existence de l'azote dans le granite, le porphyre, le mélaphyre, l'euphotide, la serpentine ; sa proportion reste inférieure à o,5 dans les roches plutoniques. L'azote disparaît empiétement ou du moins est toujours en proportion extrêmement petite dans les roches
volcaniques anhydres, telles que le trachyte.. la dolérite et certaines laves. Cependant il y en a sensiblement dans les roches volcaniques hydratées, telles que le phonolite, le rétinite, l'obsidienne ; il y en a surtout dans le basalte et dans le trapp. Dans les roches volcaniques, la proportion d'azote reste toutefois inférieure à+
Les diorites ainsi que les roches dans lesquelles il s'est développé de l'amphibole paraissent être particulièrement pauvres en azote. L'arène, le kaolin et en général les argiles résultant de la décomposition du granite, du porphyre, du trapp et des autres roches éruptives, contiennent moins d'azote que les mêmes roches à l'état normal. Enfin l'azote des roches éruptives est en proportion trop petite pour qu'il soit possible de constater quelque diminution tenant à l'ancienneté des roches; il paraît
même à peu près indépendant de leur âge. il est, au contraire, en relation intime ayec les caractères minéralogiques de chaque roche, et par suite avec les conditions dans lesquelles elle a pris naissance.
58.
Résumé sur les roches non, stratifiées.