Annales des Mines (1861, série 5, volume 19)
Page : Image 177
Révision de 15 déc. 2014 09:13:23, edited by Anonymes
RAPPORT AU MINISTRE.
EMPLOI. DES TÔLES D'ACIER FONDU.
524
si aigres, qu'ils se fendent sous l'action du poinçon, lorsqu'on perce les trous pour les boulons d'éclisses. Sans aller jusque là, lestôles naturellement aigres le deviennent encore plus, et perdent singulièrement de eut' résistance par le seul fait du travail de la rivure. provenant de la chaudière de la locomotive
la Turquie,
du chemin de fer de l'Est.
resté intact) (1) et que si la pression du timbre a été dépassée, elle ne l'a été, selon toutes les probabilités, que d'une quantité peu considérable et tout à fait insuffisante pour atteindre la limite de la résistance normale, même suivant les lignes de rivure (c'est-à-dire celle
S'il était nécessaire de citer des exemples, nous
de la tôle réduite de 44 p. 300 environ, chiffre ordinairement admis pour les clouures à un seul rang de rivets).
rappellerions celui de la locomotive la Turquie qui fit explosion le 20 août 1857, dans la station de Dormans (chemin de Paris à Strasbourg). Les expériences faites sur des échantillons provenant de cette chaudière ont donné les résultats suivants (1)
colonne des allongements de rupture. Ces chiffres sont très-variables, mais on voit qu'ils descendent jusqu' à 1,3 p. loo. La tôle, dans certaines feuilles du moins, était
Essai
r de tôles
325
Tableau HI. ."ij
DIMENSIONS.
2.2
,---..--.....,
.... E o.
..
p -,
SENS DES PIÈCES.
Largeur.
1
Sens du laminage.
2
Sens du laminage.. .
a
Traverg
4
Sens du laminage... ,
5
6
. .
Travers Sens du laminage
--
É pais-
CIIA RGE DE DUPTDDE
Secli ons.
Par
totale.
saur.
1111111m.
(barré.
'. tu
,_ .
p
i5
E P f, -<-1'.. E p.
milan'. millim, mil. g.
1,11.
kt!.
10
13,5
135
4.500
31,30
0,028
10
14
140
1.
0,013
50,5 51,5
13
656
22.900 34,90 0,038
13
669
51
t3
663
19.000 128,40 0,019 24.900 37,60 0,056
51
13
663
23.100
Moyenne
34,80 0,069 33,85
Une résistance de 35',85 en moyenne, et dont les écarts n'ont rien d'excessif, est certainement satisfaisante pour des tôles puddlées. L'explosion s'explique donc d'autant moins, aupremier abord, que le niveau de l'eau ne s'était certainement pas abaissé (le foyer est (,) Les expériences 5 à 6 ont été faites à l'usine de Guérigny (Nièvre) par les soins de MM. les ingénieurs de la marine, et au
moyen de la presse hydraulique employée pour les essais de câbles-chaînes.
Mais la question change de face si on envisage la
donc fort aigre, et la résistance des lignes de rivure devait se ressentir gravement de ce défaut absolu de ductilité. Cette nature du métal se révelait par la seule observation du mode de rupture des échantillons, qui cédaient brusquement, sans aucun signe précurseur, et
sans aucune réduction appréciable de la section de rupture. En même temps qu'elle a été la cause déterminante de l'explosion, cette manière d'être de la tôle était de nature à aggraver singulièrement ses effets, car toute l'enveloppe cylindrique s'est rompue en éclats, qui ont été projetés à de grandes distances. Elle s'est brisée comme du verre.
La résistance absolue n'est donc pas, bien loin de Lait larésistance rupture là, la seule propriété essentielle des tôles pour chau- n'est pas la seule propriété dières. La ductilité est tout aussi indispensable, et si essentielle tôles ces deux qualités sont en quelque sorte complémentaires pourdes chaudières.
on ne doit pas hésiter à sacrifier, dans une certaine mesure, la première à la seconde. Il faut, sans doute, se garder d'employer un métattrop mou; mais ce danger est d'autant moins à craindre que la fabrication des tôles est d'autant plus coûteuse qu'elles sont plus douces. (1) lien était de même de toute la tubulure.