Annales des Mines (1861, série 5, volume 20)
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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER
Pour les rails seuls, et surtout les rails très-ordinaires (rails américains), on peut se permettre une
allure plus froide. Alors, grâce à la température moins élevée, jointe à la forte proportion de scories, les fontes sont blanches grenues, peu carburées, et s'affinent rapidement au four de puddlage. Mais évidemment les fers restent crus, durs, peu tenaces, et conviennent tout au plus pour la fabrication des rails communs.
Ainsi, à part cette fabrication spéciale des grandes usines du pays de Galles, la tendance générale, en Angleterre, est de marcher en fonte de forge grise. Cette circonstance explique en partie la forte consommation
des hauts fourneaux anglais, comparativement à la
Aspect
des laitiers.
plupart des forges du continent. L'aspect des laitiers dépend, on le sait, de l'allure
des fourneaux. Dans les usines du pays de Galles, marchant en fonte pour rails, les laitiers sont toujours
noirs, vitreux, plus ou moins bulleux. D'après Truran, ils renferment en moyenne 12 à 14 p. ioo d'oxyde de fer et bien souvent 15 à z o p. loch Cet ingénieur évalue à 25o.000 tonnes le poids de fer perdu ainsi annuellement par les fonderies du pays de Galles (i). Il est vrai que le fer des laitiers provient surtout des scories de forges, et que leur réduction complète est impossible. Dans les forges produisant de la fonte grise, les laitiers sont opaques, pierreux ou cristallins, de nuances généralement claires. Une couleur très-générale dans les usines anglaises, fondant des minerais houillers, est le jaune olive. Elle est due très-probablement au sul-
fures de manganèse, car elle apparaît partout où les laitiers sont à la fois sulfureux et manganésifères. (1) Truran, p. 52.
EN ANGLETERRE.
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Nous aurons, au reste, occasion de revenir sur ce point
dans la description spéciale des districts de forge. Quant à présent, 11 nous suffira de rappeler que cette même nuance s'observe également dans les usines où l'on fond du minerai spathique manganésifère quelque peu pyriteux , du moins dès que les bases dominent dans le lit de fusion (1).
Les analyses que nous aurons occasion de citer prouvent dans tous les cas que le manganèse et le soufre
Influence
du manganèse
restent en majeure partie clans les laitiers, et qu'ainsi le manganèse est un véritable correctif au point de vue du soufre.
Les laitiers du Cleveland sont gris pierreux comme les laitiers ordinaires des usines françaises ; la nuance jaune olive fait ici défaut ; mais aussi les minerais liasiques fondus dans ce district renferment très-peu ou point de manganèse. Le dosage du lit de fusion correspond, en général, dans les usines anglaises, au silicate neutre BS , ou même à un excès de base. La proportion de silice est le plus souvent au-dessous de 4o p. ioo, et descend parfois jusqu'à près de 5o p. ioo. Grâce à la prédominance des bases, il est probable, comme l'admet M. Berthier contrairement à Karsten (2),
qu'une partie du phosphore passe avec le soufre dans les laitiers, et cela sans doute sous forme de phosphure de manganèse ou de calcium (5). A la vérité il est difficile
de constater directement le fait par l'analyse, mais la Les laitiers sulfureux et manganèsifères de Bessèges sont de la même nuance. Voie sèche, t. II, p. 283.
D'après Durocher, le phosphore existe souvent dans les laitiers ers Suède (An. des mines, 5 série, t. IX, p. 475).
Composition
des laitiers.
Les laitiers renferment du phosphore.