Annales des Mines (1861, série 5, volume 20)
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EN ANGLETERRE.
ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER
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Nous n'avons parlé, dans tout ce qui précède, que 'de l'économie de combustible attribuée en 1855 à l'appli-
les ayant visitées, et toutes trois auprès de Glasgow deux de ces usines avaient respectivement, à cette pre-
mière date, trois et quatre hauts fourneaux. Calder bon de bois du chatillonnais. L'économie de combustible s'éleva à 10 p. 100 environ, c'est-à-dire que la comsommation descendit de 6'0,65 ou 6-0,70 à fia° ou 6m°, t o; les fourneaux avaient 9 à 10' de hauteur, d',80 de gueulard, 2',30 de ventre, 0°1,45 au niveau des tuyères et presque pas d'ou-
et la Clyde étaient, en 1828, les seules fonderies, aux environs de Glasgow, qui eussent cette consistance. C'est donc dans les mêmes usines que les auteurs du Voyage métallurgique ont vu, en 1828, construire des
hauts fourneaux agrandis et en 1853 rouler. à l'air chaud ; ajoutons d'ailleurs que la consistance ou le
Véritable proportion de l'économie de combustible attribuable à l'emploi
de l'air chaud.
nombre des hauts fourneaux étaient restés les mêmes en 1855 qu'en 1828. Or les hauts fourneaux à grandes cuves dont la construction était commencée en 1828 pouvaient ne pas fonctionner encore en 1829, mais à coup sûr ils étaient en roulement en i835. Il nous paraît résulter clairement de ces divers rapprochements, sinon la certitude absolue, au moins la
très-forte présomption que l'attribution exclusive à l'air chaud des Lio p. 100 d'économie de combustible en question a été faite à tort et par omission de ce qui devait appartenir là-dessus aux agrandissements apportés à la cuve dès 1828 et à l'accroissement pro-
portionnel du soufflage. En répartissant par moitié l'économie totale de 4o p. ioo entre les deux modifications, la part de l'air chaud se réduirait à 20 p. loo, ,c'est à-dire deviendrait plus comparable à ce qui a été obtenu ailleurs de l'introduction de ce procédé dans les hauts fourneaux au coke (1). (1) Ceci était écrit, quand l'un de nous eut l'occasion de recueillir, sur les hauts fourneaux au charbon de bois, des renseignements tout à fait d'accord avec cette opinion, auprès de M. Bordet, gérant des forges et fonderies de Châtillon et Commentry. Nous laissons parler M. Bordet « C'est en 184o et 1841 que les premiers essais d'application » de l'air chaud eurent lieu dans les hauts fourneaux au char-
En ISA/1, on modifia le profil du haut fourneau en rétrécissaut l'ouvrage sur on',8o au-dessus du niveau des tuyères; mais cette modification ne fut pas heureuse ; les fourneaux ainsi modifiés, donnaient beaucoup plus de fonte noire que de fonte blanche, seule fonte recherchée par les feux d'affinerie ou par les puddleurs du pays. Ce n'était qu'au bout de quatre ou cinq mois de marche, que les fourneaux, finissant 1) par s'agrandir, prenaient enfin une allure régulière. On revint donc à la première forme en 1847 et 1848. En 1851, après avoir constaté les bons effets des grands gueulards et des grandes cuves, dans les hauts fourneaux
1)
au coke de Commentry et Montluçon, je songeai à profiter de ces avantages dans la fusion au charbon de bois. Je fis donc porter le gueulard de quelques-uns de nos hauts fourneaux du Chatillonnajs de om,80 à i",40 de diamètre, sans modifier d'ailleurs aucune des autres dimensions. Les fourneaux à cuves ainsi agrandies, donnèrent tous de
bons résultats; la production mensuelle s'y éleva de Loo à 110, 120 et même, dans l'un d'eux, elle atteignit 145 tonnes de 1.000 kil. l'économie de combustible fut à peu près égale à celle obtenue d'abord par l'application de l'air chaud, c'est-à-dire de Io p. 100 ; elle fut même un peu plus considérable dans deux des hauts fourneaux soumis à l'essai,
ce qui s'explique il est vrai , par une teneur un plus peu
élevée des lits de fusion qu'ils élaboraient.
J'ajouterai une remarque qui a son importance au sujet de l'agrandissement du gueulard et de la cuve. Dans les premiers temps de leur roulement, les fourneaux ainsi agrandis furent tous sujets à de fréquentes explosions. J'attribuai cet
effet à ce qu'on avait conservé le volume des charges de l'ancien profil, volume qui n'était que de deux tiers de mètre cube. Les minerais pulvérulents de la Bourgogne tamisaient trop faiblement à travers une aussi faible couche de charbon et produisaient les accidents signalés. En doublant le volume des charges, on évite tout inconvénient de cette nature. »