Annales des Mines (1861, série 5, volume 20)
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PROGRÈS RÉCENTS
DE L'EXPLOITATION DES MINES.
coups de mine, en ce sens qu'elle permet d'augmenter dans une certaine mesure la distance entre les divers trous de mine qui doivent détacher une masse de rocher d'une dimension
outre le gonflement de la sole sous la pression des piliers, dérange du jour au lendemain l'assiette de la voie, etc. Ce n'est pas à dire pour cela qu'il faille renoncer à poser des chemins de fer dans les mines; ils sont au contraire fort utiles, et on peut même dire indispensables, dès que le champ d'exploitation acquiert une certaine étendue. Mais il faut en même temps y faire circuler un matériel qui se prête aux conditions de leur établissement et de leur état d'entretien. Il faut que le rouleur puisse les manuvrer facilement, non-
déterminée. Les procédés de boisage, quoiqu'ils paraissent peu suscep-
tibles de modifications, en ont reçu une qui mérite d'être signalée, dans quelques mines du département du Nord. je veux parler du système connu sous le nom de Bulles, qui est employé pour soutenir le toit le long des fronts de taille. Ce système imaginé par M. Dernoncourt, ingénieur aux mines d'Anzin, a été décrit par M. Dormoy, dans le t. XI des Annales des mines, 50 série. Il paraît susceptible d'être employé dans les couches de peu de hauteur exploitées par grandestailles ou par
gradins avec remblais, lorsque la nature du toit est telle que l'on peut ne pas laisser subsister les buttes au milieu des remblais. L'application en a été rendue plus commode par l'introduction d'un artifice connu consistant à poser le pied des bottes sur un petit tas de menu charbon, qu'il suffit de venir gratter avec la pointe du pic pour soustraire les bottes à la pression produite par l'affaissement du toit et les enlever ensuite sans difficulté. Quant au matériel de roulage, l'expérience semble s'être prononcée aussi bien contre le matériel de dimensions trèsrestreintes (de 2 hectol. à s hecto'. et demi), qu'on employait autrefois dans les couches minces du Nord, que contre un matériel trop grand, atteignant, par exemple, ou même dépassant un mètre cube. Qu'un matériel trop petit ait des inconvénients au point de vue de la main-d'oeuvre, et du rapport du poids utile au poids mort, c'est ce qui se comprend facilement, et qui explique en même temps l'accroissement successif de dimensions qu'a reçu le matériel employé dans les grands chemins de fer au transport
de la houille et des marchandises. Mais il n'en est point d'un petit chemin de fer de mine, comme d'une grande ligne établie dans des conditions de tracé parfaitement régulières, et dont la voie est toujours entretenue en bon état. Un chemin de fer de mine n'est souvent posé dans une galerie que pour quelques mois, quelques semaines ou même quelques jours ; il serait inopportun de faire de grands frais pour éviter
soit des courbes de très-petit rayon, ou même des coudes brusques, soit un profil plus ou moins irrégulier. Souvent en
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seulement sur niveau, mais encore sur des pentes ou des rampes variables entre d'assez larges limites; il faut, s'ils viennent
à dérailler, et le cas est fréquent, qu'il puisse les remettre promptement et sans secours sur la voie. En outre, il y a une grande convenance à employer au roulage, au lieu d'hommes faits, des jeunes gens ou même des enfants, non-seulement parce qu'on y trouve une économie directe, mais encore et surtout parce qu'on entretient ainsi une pépinière d'ouvriers habitués de bonne heure au séjour de la mine. Il faut donc un matériel proportionné à la force de ce personnel. Enfin, dans les couches minces ou dans les terrains peu solides, on a un très-grand intérêt à établir les galeries sur des dimensions aussi restreintes que possible.
Tels sont les motifs pour lesquels il n'y a point lieu de chercher, comme pour les grandes lignes de chemins de fer, à augmenter le matériel roulant employé sur les chemins intérieurs des mines.
Une charge de 40. à 500 kilogr., 600 kilogr. au plus, doit être considérée comme une limite qu'il ne conviendrait pas en général de dépasser. Pour faciliter la circulation dans les courbes, on emploiera habituellement des roues folles sur l'essieu fixe, sauf peut-être pour de très-longs parcours. Pour la manoeuvre sur les plaques d'embranchement, ces roues seront à gorge ou bien munies d'un large rebord. Pour diminuer la hauteur totale du wagon, soit en vue de la stabilité, soit à cause du peu de hauteur des galeries, on pourra employer la disposition proposée par M. Cabany, et appliquée aujourd'hui sur une grande échelle aux mines d'Anzin , laquelle consiste à courber les essieux au-dessous de la caisse, dont le fond peut ainsi descendre jusqu'à une petite distance au-dessus de la voie. Cet essieu peut être d'ailleurs, soit