Annales des Mines (1861, série 5, volume 20)
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PROGRÈS RÉCENTS
DE L'EXPLOITATION DES MINES.
§ Vin. Éclairage et aérage.
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large section, et qui communiquent au jour par plusieurs orifices.
Les lampes de sûreté employées dans les mines de houille
grisou ont contindé d'être l'objet des recherches des inventeurs. Plusieurs dispositions nouvelles ont été proposées. Je citerai seulement parmi elles celle de la lampe Dubrulle. Cette disposition consiste en ce que le tamis, qui est en toile métallique ordinaire, ne peut être enlevé sans faire rentrer entièrement la mèche dans le porte-mèche, ce qui en amène nécessairement l'extinction. Le but que se proposent ordinairement
les ouvriers lorsqu'ils découvrent leur lampe à leur chantier étant d'avoir plus de lumière, l'inventeur a pensé qu'ils cesseront naturellement de faire cette manoeuvre lorsqu'elle aura, comme avec sa lampe, un effet précisément contraire. On peut
répondre que si l'ouvrier est déterminé à commettre une imprudence, il ouvrira sa lampe, en l'éteignant il est vrai ; mais il la rallumera ensuite avec une allumette ordinaire, qu'il introduira lui-même dans la mine, ou qu'il se procurera auprès des ouvriers qui, travaillant à la poudre, sont obligés d'avoir avec eux les moyens de faire du feu. La lampe Dubrulle est néanmoins employée dans quelques mines des environs de Valenciennes; mais elle ne s'est pas, à ma connaissance, répandue ailleurs.
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La lampe. de sûreté ordinaire, telle qu'elle a été proposée par Davy, et avec des moyens de fermeture plus ou moins perfectionnés, mais rarement tout à fait à l'abri dés tentatives des ouvriers, est encore le système qui prévaut dans le plus grand nombre des bassins houillers. C'est en Belgique seulement, et principalement à Liége, que la lampe Mueseler est employée sur une grande échelle. Elle est certainement préférable à la lampe ordinaire, sous le rapport de l'intensité de la lumière produite : elle est au moins aussi sûre, mais elle demande à être maniée avec certaines précautions, à défaut desquelles on risque souvent de l'éteindre, ce qui n'est pas sans inconvénient.
Quant à l'aérage, il y a lieu de considérer deux questions distinctes, celle de la production du courant d'air, et celle de la distribution de ce même courant dans les travaux. La production du courant se fait quelquefois spontanément pour des mines peu profondes et peu étendues, avec galeries à
Mais cette ventilation naturelle est généralement insuffisante pour une grande mine, et l'on doit alors revenir à un moyen artificiel quelconque. Les foyers d'aérage ont été le premier moyen employé ; ils
sont même encore presque le seul qui le soit en Angleterre, notamment dans le bassin de Newcastle. Grâce à la grande échelle sur laquelle ils y sont établis, à leur excellente installation et aux conditions favorables que présentent les travaux à aérer, ces foyers y produisent une ventilation extrêmement active, dont les appareils mécaniques employés sur le continent sont généralement bien loin d'approcher. Cependant les mines de Belgique et du nord de la France, assurément les plus difficiles à ventiler qui existent, tendent de plus en plus à remplacer les foyers par des machines d'aérage. Ces machines ont été depuis une vingtaine d'années un objet d'étude favori pour les ingénieurs qui s'occupent de l'exploitation des mines. Cette tendance des exploitants du continent se justifie parfaitement, malgré les résultats remarquables obtenus en Angle-
terre au moyen des foyers. De pareils résultats ne pourraient être obtenus avec les puits humides et avec les galeries à petite section des mines du Nord et de la Belgique. L'humidité né-
cessite un surcroît de consommation de combustible, et la faible section des galeries oblige, pour y faire circuler un volume d'air suffisant, à produire une dépression manométrique, difficile à réaliser au moyen du simple tirage produit par un foyer. Enfin, quelques précautions que l'on prenne, la présence d'un foyer au fond d'une mine dans laquelle il se dégage du grisou, ne peut être considérée comme absolument dépourvue de tout danger.
Parmi les nombreux appareils proposés depuis un certain nombre d'années, trois seulement sont aujourd'hui employés dans les installations nouvelles: ce sont les ventilateurs Fabry, Lemielle et Guibal. Les deux premiers me paraissent à peu près équivalents. Ils ont l'avantage de se prêter au calcul pour la détermination, au moins approchée, des dimensions appropriées au débit d'un volume d'air donné. Ils peuvent produire une dépression ma-7 nornétrique variable entre d'assez larges limites. Le ventilateur TOME XX , i86i, 21